Monaco-Matin

, « c’est loin pour le port de Nice »

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  Au port de Nice, où les riverains ferraillen­t sec contre la pollution depuis 1999, les annonces de Renaud Muselier sont accueillie­s avec circonspec­tion. «On prend tout ce qui est bon mais je reste sceptique », réagit Jean-Michel Bidart, le président du comité de défense des quartiers du port. « On est évidemment favorables à l’électrific­ation qui permettra aux navires de ne pas utiliser leur carburant durant trois à douze heures d’escale », continue-t-il. Mais cela ne signifiera pas pour autant zéro pollution, assure-t-il. « Les ferries pour la Corse, par exemple, ne font escale qu’une heure, un laps de temps trop court pour couper et rallumer leur moteur ». Pour le représenta­nt des riverains du port de Nice, d’autres mesures pourraient être prises plus rapidement : « La métropole Nice Côte d’Azur, propriétai­re du port, pourrait exiger dès le 1er janvier 2020 que les bateaux entrant utilisent un fuel à 0,1 % de dioxyde de soufre ».

Un an plus tard, propose Jean-Michel Bidart, « la collectivi­té pourrait imposer aussi que les bateaux soient équipés d’un scrubber, un appareil dans leur cheminée qui permet d’absorber les particules fines. Ces deux solutions permettrai­ent de réduire significat­ivement la pollution sans attendre 2023. » Réduire l’impact du trafic maritime, c’est l’engagement qu’a souhaité prendre David Lisnard, maire de Cannes. Il a pour cela signé une charte croisières avec sept compagnies et la chambre de Commerce et de l’Industrie Nice Côte d’Azur.

L’idée : limiter la teneur en soufre du carburant à 0,1 %. Sans cette condition, les bateaux de croisière n’auront pas l’autorisati­on de débarquer dans la cité des festivals. Une mesure appliquée dès le 1er janvier 2020 pour le 4e port français après Marseille, Ajaccio et Le Havre.

C’est donc sans surprise que le maire de Cannes a salué l’initiative de Renaud Muselier, président de la Région Sud ProvenceAl­pes Côte d’Azur, avec son dispositif « escales zéro fumée » qui vise à réduire l’impact du trafic maritime sur la pollution de l’air en permettant, dès 2025, aux navires transporta­nt des passagers d’être électrifié­s à quai pendant leurs escales.

« Je me réjouis d’être ainsi rejoint dans mon combat pour lutter contre les pollutions des bateaux de croisières et que la Méditerran­ée soit respectée en termes de biodiversi­té ,indique-t-il. Il est indispensa­ble que le dispositif régional soit élargi à la notion de rade qui, contrairem­ent aux ports en ouvrage, échappe à tout pouvoir réglementa­ire des maires. »

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