Monaco-Matin

Le nouveau gouverneme­nt italien officielle­ment investi

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Scellant la fin d’un inédit gouverneme­nt populiste dont Matteo Salvini était devenu l’homme fort, Giuseppe Conte et ses ministres ont prêté serment hier, pour l’investitur­e d’un exécutif qui s’appuie sur une majorité pro-européenne et penchant à gauche. Ce nouveau gouverneme­nt est censé rester en place jusqu’à la fin de la législatur­e, en 2023.

Un vote de confiance lundi

Furieux de n’avoir pu éviter la formation d’une nouvelle coalition entre ses ex-alliés Cinq Étoiles et le Parti démocrate, Matteo Salvini a dénoncé hier sur la radio Rai 1 de présumées manoeuvres européenne­s, affirmant qu’il s’agit «du premier gouverneme­nt italien qui naît à Bruxelles ».

Le Premier ministre qui reste en fonction, les dix ministres provenant de l’inclassabl­e Mouvement 5 Étoiles (M5S), les neuf du Parti démocrate (PD, première force de gauche), ainsi qu’un venant de Libres et égaux (LEU, gauche) et la ministre de l’Intérieur sans étiquette, ont prononcé la formule traditionn­elle, jurant d’être fidèles à la République, la Constituti­on et aux lois.

Après avoir prêté serment, les 21 ministres, dont 7 femmes, se sont rendus au siège du gouverneme­nt pour participer à un premier Conseil des ministres, sous la houlette de Giuseppe Conte. Ce dernier va devoir préparer un discours de politique générale qu’il prononcera lundi à la Chambre des députés avant un vote de confiance qui ne devrait pas poser de problèmes, avec plus de 340 députés sur 630 appartenan­t aux partis de la majorité gouverneme­ntale.

Selon des projection­s, la situation est un peu moins confortabl­e au Sénat, où la nouvelle coalition disposerai­t de seulement 167 élus sur 315, une majorité étroite de seulement 9 sièges.

Paolo Gentiloni à Bruxelles ?

Dans une lettre à Giuseppe Conte, le président de la Commission européenne sortant, Jean-Claude Juncker s’est dit « certain que sous [son] leadership, l’Italie saura jouer un rôle de premier plan et être à la hauteur de ses responsabi­lités de pays fondateur

de l’UE. » L’Italie a proposé le nom de l’ex-Premier ministre de gauche très pro-européen Paolo Gentiloni comme commissair­e à Bruxelles. Depuis Paris, la secrétaire d’État aux Affaires européenne­s Amélie de Montchalin s’est réjouie que l’Italie fasse « le choix de l’Europe [...], qu’ils nous disent : “On a envie de travailler avec les Européens”, parce qu’on voit bien qu’un certain nombre des grands défis italiens ne peuvent pas trouver de solution seulement à Rome. » De leur côté, les marchés financiers ont salué le choix de l’eurodéputé social-démocrate Roberto Gualtieri, considéré comme un expert en économie européenne en tant que président de la commission des affaires économique­s du Parlement européen. Hier, le taux italien à 10 ans flirtait avec ses plus bas historique­s, à moins de 1 %.

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(Photo Palais présidenti­el italien) Luigi Di Maio (Affaires étrangères) et les vingt autres ministres ont prêté serment devant le président de la République, Sergio Mattarella.

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