Monaco-Matin

« L’apnée a guidé tous mes pas »

- RECUEILLI PAR YANNIS DAKIK

Niçoise depuis , Alice Modolo va participer aux Mondiaux. Un moment particulie­r pour une apnéiste dont la carrière ne cesse de s’étoffer.

Comment avez-vous découvert l’apnée ?

En  alors que je passais mon niveau deux de plongée bouteille dans une piscine. Il y avait des apnéistes dans la ligne d’eau d’à côté. J’étais encombrée de tout mon équipement, lourde, je ne pouvais pas me déplacer facilement. Et donc juste à côté, ces apnéistes avaient des monopalmes, leur nage était fluide, gracieuse. Je me suis dit : ‘‘C’est surhumain !’’ Je ne m’imaginais pas faire cela mais une fois mon niveau deux de plongée en poche, j’ai chaussé les palmes et je suis allée voir ce que je valais. Ça a été tout de suite le coup de foudre.

Quel a été votre parcours ensuite ?

L’apnée a guidé tous mes pas. J’ai adapté ma vie privée et profession­nelle à l’apnée. J’ai déménagé en  sur la Côte d’Azur. Etant originaire de Clermont-Ferrand, je faisais de l’apnée en piscine mais je ne connaissai­s pas du tout la mer. J’ai décidé de suivre mon instinct. Dès mon arrivée, j’ai battu deux records en mer et un en piscine. J’ai compris qu’il y avait quelque chose de fort avec ce sport et que j’avais bien fait de prendre cette décision. Mon métier de dentiste a fait que je me suis éloignée de la compétitio­n un temps, mais une fois installée profession­nellement, fin , j’ai eu envie de rechausser la palme en compétitio­n. Étonnammen­t, je me suis rendu compte que je n’avais rien perdu, j’avais même progressé. Ça m’a confortée dans ma manière d’appréhende­r la discipline et donné envie d’aller plus loin. Je me suis entourée de toute une équipe avec un coach mental. On a travaillé un an ensemble et les résultats sont tombés. J’ai battu mon propre record et le record de France à  puis  m. C’était la sixième performanc­e française de tous les temps, femmes et hommes confondus.

Vous comparer aux hommes, ça vous tient à coeur ?

Oui parce qu’il était difficile à mes débuts d’évoluer dans un univers très masculin. Ils avaient une approche très sportive et technique. Elle ne me parlait pas du tout. La mienne était plutôt basée sur mes sensations donc j’ai eu du mal à intégrer leur manière de fonctionne­r.

Villefranc­he, c’est un lieu particulie­r pour des Mondiaux ?

C’est spécial de plonger à la maison, de représente­r l’apnée et de plonger dans notre magnifique rade de Villefranc­he. C’est l’un des sites les plus beaux au monde. C’est une expérience qu’il faudra vivre pleinement.

Vous avez un objectif pour ces Mondiaux ? La barre des m ?

Il faut savoir être patient et prendre en compte tous les éléments qui vous entourent. Je pense plutôt ancrer le travail qui a été fait en amont. Je sais donc d’avance que je ne viserai pas les  mètres.

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