Bugatti et ses records font un arrêt à Monaco
Lundi dernier, la place du Casino a été le théâtre d’une impressionnante exposition de bolides de la marque de Molsheim. L’occasion de discuter un peu avec son PDG, Stephen Winkelmann
C’est un peu la semaine de tous les records pour Bugatti. La marque alsacienne, à consonance italienne, a en effet battu un record de vitesse (voir ci-contre) ,et en plus de cela, elle a créé un autre événement : « C’est la première fois qu’autant de Bugatti modernes sont réunies » a concédé Stephan Winkelmann, PDG de la marque depuis un an.
Ce lundi soir, une sorte de folie avait gagné la place du Casino. Une foule compacte s’était réunie, pour admirer et approcher au plus près dixsept Chiron, et cinq Veyron. Soit vingt-deux bolides rutilants, qui faisaient un stop en Principauté dans leur périple que Bugatti appelle « Le Grand Tour ». Un voyage au départ de Milan, ville de naissance d’Ettore Bugatti, créateur de la marque. Une édition particulière cette année, puisque la marque a 110 ans, et qu’elle compte bien fêter ça : « Ce weekend, pour Bugatti, c’est très important. On emmène nos clients dans nos locaux à Molsheim. Mais, au-delà de la célébration des voitures, ce qui nous importe, c’est d’avoir cette atmosphère de club, de famille. » Un must pour le constructeur qui détient le record de la voiture la plus chère avec “La voiture noire”, un exemplaire unique vendu 11 millions d’euros hors taxe cette année.
Du nouveau dans les tuyaux
Depuis l’arrivée de Stephan Winkelmann, le constructeur semble avoir mis un coup d’accélérateur. Celui qui a dirigé Lamborghini et Audi, a bien l’intention de développer la marque : « Il y aura une édition spéciale de la Chiron, dérivée du modèle qui a battu le record de vitesse (qui devrait être annoncé aujourd’hui, N.D.L.R.). Et je crois que la marque Bugatti est prête pour un nouveau modèle. Mais comme nous faisons partie d’un gros groupe, Volkswagen, la décision finale ne nous appartient pas. » Pour autant, confortablement installé dans les fauteuils du lobby de l’hôtel de Paris, on sent bien que le PDG aimerait en dire plus. « Quand on parle d’hypersportive comme la Chiron, je crois que le moteur thermique est ce qu’il y a de mieux. Et ce sera encore le cas dans la décennie qui vient. Ce sont des pièces très rares, pour collectionneur. Si ce nouveau modèle est un véhicule que l’on va utiliser chaque jour, tout devient possible, y compris un modèle totalement électrique. Parce que si on utilise la voiture tous les jours, c’est important d’avoir la réduction maximale de CO2. Sur l’hypersportive, l’impact est moindre puisqu’on roule 2 000 km/an et que l’on produit une centaine de pièces chaque année. C’est très ponctuel. Ça n’a pas vraiment d’impact. » Ils avaient choisi un circuit allemand réputé pour sa sécurité : « C’était vraiment indispensable pour nous que tout soit réalisé dans des conditions de sécurité maximale », nous a-t-on confiés lundi. C’est donc sur la piste à trois voies de Ehra-Lessien que la Chiron Longtail a atteint la vitesse de , km/h, dépassant ainsi la barre symbolique des miles/h, devenant le véhicule de série le plus rapide du monde. Un record qui aurait pu être plus élevé encore, nous a-t-on expliqué : « Le circuit était assez prêt du niveau de la mer. Or, plus on monte en altitude, plus on peut aller vite. On aurait sûrement atteint km/h de plus. » Un phénomène qui est dû à la diminution du frottement de l’air et de la pression avec l’augmentation de l’altitude. Ainsi, Venturi a établi son record de vitesse en au lac salé de Bonneville, dans l’Utah aux ÉtatsUnis... à m d’altitude.