« Une femme victime de violence ne doit pas seulement être renvoyée à ses droits »
Ugo Bellagamba, codirecteur du diplôme sur les violences faites aux femmes
L’an passé, l’Université Côte d’Azur et plus particulièrement la Faculté de Droit et Science Politique, s’est doté d’un nouveau diplôme universitaire porté sur les « Violences faites aux femmes ». Qu’en est-il ?
À qui s’adresse cette formation ?
Nous avons à la fois des étudiants et des professionnels issus du monde du droit ou qui exercent autour du travail social. Ce diplôme est accessible à tous sans condition de niveau universitaire. Il y a deux ans, il a même été désigné par le comité ONU Femme France comme « Orange Day Champions » pour son engagement contre les violences faites aux femmes.
Comment se déroulent les cours ?
Les cours ont lieu de janvier à décembre pour que le diplôme soit plus accessible aux professionnels notamment. Nous travaillons en partenariat avec Vanessa Michten de l’Institut d’Enseignement Supérieur de Travail Social de Nice (IESTS). Nous nous retrouvons une fois par mois, pour une session de deux ou trois jours. Plusieurs intervenants prennent la parole à ce moment-là.
Qui sont-ils ?
Ils sont assez nombreux. Nous avons des juristes, des avocats, des médecins ou encore des psychologues. Nous voulons aller au-delà de l’aspect juridique.
Car une femme victime de violence ne doit pas seulement être renvoyée à ses droits. Elle doit également être prise en charge et être accompagnée. C’est important.
Quel est le contenu de cette formation ?
L’approche est donc pluridisciplinaire. Les dynamiques historiques et politiques des violences faîtes aux femmes sont abordées. Tout comme les contextes dans les lesquels elles ont lieu. Il faut dépasser les idées reçues, il n’y a pas que dans les milieux défavorisés que les femmes sont victimes de ces actes. Nous abordons aussi la question du psychotraumatisme et donc de la détection et de la prise en charge des victimes.
Et il n’y a pas d’évaluation ?
Non, tout au long de la formation, un projet tutoré est réalisé. Un projet qui vise à faire changer les choses.
À l’issue de la réalisation de ces projets, une journée de conférences est organisée. Ce diplôme n’est pas fait pour donner lieu qu’à une simple notation.