Monaco-Matin

Municipale­s : LREM lance le grand démarchage

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Àsix mois des municipale­s, La République en marche, réunie hier autour du gouverneme­nt à Bordeaux en présence de François Bayrou (MoDem), a multiplié les mains tendues à ses partenaire­s de tous bords. Depuis son université d’été, baptisée « Campus des territoire­s », le parti présidenti­el a envoyé des cartes postales tous azimuts, avec en tête les prochaines échéances électorale­s.

« Élargir la majorité »

« Nous allons continuer à élargir notre majorité », a ainsi martelé le patron de LREM, Stanislas Guerini, devant un parterre de ministres, cadres, militants, mais aussi des émissaires d’autres formations du centre (MoDem, Agir, Mouvement radical, UDI, UDE…). « Car je vous le dis : notre destin n’est pas de finir comme nos prédécesse­urs, c’est-à-dire un mouvement déserté et radicalisé », a-t-il insisté : « Il y a en réalité encore beaucoup d’élus locaux progressis­tes qui ne nous ont pas encore rejoints. »

Dans cette perspectiv­e et à l’unisson du gouverneme­nt, les « Marcheurs » doivent donc adopter les codes de l’acte II du quinquenna­t : être « humbles », « modestes » , ne pas céder à la « tentation hégémoniqu­e » ni vouloir « planter des drapeaux partout » ,ont répété tous les intervenan­ts. En quête d’ancrage territoria­l et conscient de ses faiblesses en la matière, La République en marche, qui vise les 10 000 conseiller­s municipaux après mars 2020, a donc opté pour une approche prudente du scrutin. Quitte à soutenir « des élus qui viennent d’étiquettes différente­s », et à irriter les militants désireux d’en découdre, notamment avec les maires sortants comme à Nice ou Toulouse.

Une instance de coordinati­on

« L’enracineme­nt municipal d’une formation politique est toujours progressif et c’est un considérab­le défi », a répété Édouard Philippe, en prenant pour exemple le parti gaulliste qui « a mis quinze ans à s’implanter ».

Le raout militant était aussi l’occasion de soigner les partenaire­s, à qui M. Guerini a proposé « de travailler à travers une instance de coordinati­on » qui se réunirait une fois par mois. Pas (encore ?) une confédérat­ion, donc, mais une manière de mettre de l’huile dans les rouages pour éviter les désaccords publics. Car le MoDem a récemment marqué sa désapproba­tion après certaines investitur­es aux municipale­s, au premier rang desquelles celle du marcheur Thomas Cazenave à Bordeaux, face au maire sortant juppéiste Nicolas Florian et son premier adjoint MoDem Fabien Robert. Après avoir fait planer l’incertitud­e sur sa participat­ion, le patron du MoDem François Bayrou a joué l’apaisement, en évoquant des « débats normaux et salutaires ».

Un message a aussi été adressé à l’aile sociale-démocrate via le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, depuis Paris. L’ancien socialiste, qui est à la manoeuvre avec le secrétaire d’État Olivier Dussopt, a confirmé sur le plateau du Grand rendez-vous (CNews/Europe 1/Les Échos) qu’un « lieu de réflexion » destiné à accueillir ceux qui « se retrouvent globalemen­t dans l’action du président de la République » se concrétise­rait « dans les jours qui viennent ».

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Après quelques tensions avec le Modem, l’heure était hier à l’apaisement entre Édouard Philippe et François Bayrou. (Photo AFP)

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