Monaco-Matin

La ministre du Travail britanniqu­e démissionn­e à son tour

-

C’est une nouvelle épine dans le pied de Boris Johnson. En désaccord avec la stratégie du Premier ministre britanniqu­e sur le Brexit, sa ministre du Travail et des Retraites, Amber Rudd, a claqué la porte samedi soir.

« Je ne peux pas rester alors que des bons, loyaux conservate­urs modérés sont exclus », a-t-elle déclaré, en référence à l’exclusion du Parti conservate­ur de 21 députés qui ont allié leurs voix à celles de l’opposition pour faire passer, la semaine dernière, une propositio­n de loi destinée à éviter un Brexit sans accord. Amber Rudd, 56 ans, quitte à la fois le gouverneme­nt, dont elle était un poids lourd, et le Parti conservate­ur, critiquant très vertement la stratégie du Premier ministre dans une lettre postée sur Twitter. Elle qui avait voté pour rester dans l’UE en juin 2016 estime que l’« objectif principal » du gouverneme­nt n’est plus d’obtenir un accord de sortie avec l’Union européenne. «Legouverne­ment consacre beaucoup d’énergie à se préparer à un “No Deal” mais je n’ai pas vu le même degré d’intensité dans nos discussion­s avec l’Union européenne » , dénonce-t-elle. Aucun répit donc pour « BoJo », qui va selon toutes vraisembla­nce faire face aujourd’hui à un énième revers. Après avoir essuyé un premier refus la semaine dernière, le chef de l’État va en effet tenter une nouvelle fois de faire voter par le Parlement l’organisati­on de législativ­es anticipées le 15 octobre prochain. Mais la co-dirigeante des Verts, Sian Berry, a déclaré à la BBC que les partis d’opposition étaient « absolument unis » dans leur refus d’approuver des élections anticipées jusqu’à ce que le risque d’un Brexit sans accord soit éloigné.

Vers une bataille juridique ?

Or selon le Sunday Times, Boris Johnson, ulcéré par le vote de la loi contrecarr­ant sa volonté de quitter l’UE coûte que coûte le 31 octobre, est prêt à mener bataille devant la Cour suprême. Pas de quoi apaiser les craintes de l’opposition, donc, qui se renseigne sur les conséquenc­es d’un éventuel passage en force du Premier ministre. Selon l’avis d’avocats destiné au Labour et consulté par The Observer, Boris Johnson s’exposerait à une série de sanctions, pourrait même se retrouver en prison s’il ne respectait pas la volonté du Parlement. De quoi redonner de l’espoir à certains opposants au Brexit. « Alors que ce gouverneme­nt se délite, la nécessité et l’urgence d’arrêter le Brexit ne peuvent être plus claires il nous faut un vote populaire avec l’option de rester [dans l’UE] », plaide ainsi Jo Swinson, cheffe du parti libéral démocrate. Son parti a accueilli trois nouveaux députés cette semaine.

 ?? (Photo MaxPPP/EPA) ?? Amber Rudd, qui était un poids lourd du gouverneme­nt, a vertement critiqué Boris Johnson.
(Photo MaxPPP/EPA) Amber Rudd, qui était un poids lourd du gouverneme­nt, a vertement critiqué Boris Johnson.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco