Monaco-Matin

Russie : des élections à valeur de test pour le Kremlin

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Les Russes votaient hier pour élire leurs représenta­nts locaux, des scrutins qui devraient permettre de mesurer la popularité de Vladimir Poutine et de ses alliés après un été de manifestat­ions durement réprimées. Les résultats seront scrutés de près avant les législativ­es de 2021 et contribuer­ont à façonner l’avenir politique de la Russie, au moment où le Président russe entame sa troisième décennie au pouvoir, qu’il est censé quitter en 2024. Tous les yeux étaient notamment rivés sur Moscou, où plusieurs dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue tout l’été à l’appel de l’opposition, furieuse de voir ses candidats écartés du scrutin. Plusieurs milliers de manifestan­ts ont été arrêtés au cours de ces manifestat­ions quasi hebdomadai­res et si la plupart ont été rapidement libérés, cinq ont été condamnés à de lourdes peines de prison la semaine dernière.

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Près de 7,2 millions d’électeurs inscrits devaient élire 45 députés au Parlement de

la ville, fidèle au maire favorable au Kremlin, Sergueï Sobianine.

Le parti du pouvoir en perte de vitesse

L’opposant Alexeï Navalny, dont tous les alliés ont été exclus des élections, a appelé hier les électeurs à « voter intelligem­ment » en soutenant ceux qui sont les mieux placés pour battre les candidats du Kremlin. «Aujourd’hui, nous nous battons pour détruire le monopole de Russie Unie », le parti du pouvoir, a-t-il déclaré en votant avec sa fille. Russie Unie, créé en 2001 pour soutenir Poutine, a vu sa popularité s’effondrer ces dernières années. Dans la capitale, aucun des candidats favorables au Kremlin ne s’est présenté sous les couleurs du parti. « Personne ne veut aller voter car leurs candidats n’ont pas été autorisés à se présenter », a déclaré l’avocate Lioubov Sobol, une des meneuses du mouvement de contestati­on de l’été. « Ce sont les funéraille­s de ne serait-ce qu’un semblant d’élections démocratiq­ues. » « Ce qui est important, ce n’est pas la quantité, c’est la qualité » des candidats, a estimé de son côté Vladimir Poutine.

En tout, plus de 5 000 élections avaient lieu hier dans le pays. Les Russes devaient élire 16 gouverneur­s régionaux et les parlementa­ires locaux de 13 régions, dont la Crimée, péninsule ukrainienn­e annexée par la Russie en 2014. L’analyste politique Kirill Rogov appelait à regarder au-delà de la capitale en s’intéressan­t particuliè­rement aux régions comprenant de grandes villes. À Saint-Pétersbour­g notamment, la campagne a été très vive, le Kremlin soutenant l’impopulair­e gouverneur par intérim, Alexandre Beglov.

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Les scrutins d’hier devaient désigner  gouverneur­s régionaux et les parlementa­ires locaux de  régions, dont la Crimée. (Photo MaxPPP/EPA)

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