CHAMPIONNATS DU MONDE . À NICE Le rêve de Rudy von Berg
A 25 ans, le Grassois a réussi à grimper sur son premier podium mondial. Le tout sur un parcours qu’il connaissait pas coeur et sur lequel il a été largement encouragé
Cette course, Rudy von Berg l’avait en tête depuis deux ans. Depuis qu’il avait appris que Nice accueillerait ces Mondiaux. Celui qui a grandi à Grasse rêvait du podium. Hier, peu avant 11h, il a réalisé l’un des ses voeux les plus chers, en grimpant sur la boîte aux côtés d’Allistair Brownlee et Gustav Iden.
« Je n’arrive pas à y croire. C’est fantastique. Cette médaille mondiale, je la place au-dessus de mes titres européens, glissait celui qui possède la double nationalité américano-belge. C’est une grosse progression par rapport à l’an dernier où j’avais fini 10e. Mais j’étais en forme, c’était à la maison, sur un parcours qui me convenait. Et mes bons résultats cette année m’ont apporté de la confiance ».
Après être sorti de l’eau en 17e position, à 16 secondes de la tête, l’Azuréen de coeur a mis à profit son point fort, le vélo, pour recoller.
Meilleur temps vélo
Quatrième au sommet du col de Vence, à 58 secondes de Brownlee, l’ancien licencié du Triathlon du pays grassois filait à toute vitesse dans la descente pour prendre les devants.
A Nice, von Berg déposait le premier sa monture place Masséna, signant ainsi le meilleur temps vélo, à plus de 48 km/h de moyenne. Le problème était que Brownlee, double champion olympique, et Iden, l’homme qui monte dans la discipline, étaient dans sa roue.
« Ils sont restés derrière moi pendant les dix derniers kilomètres de vélo. Et ces mecs sont stratosphériques en course à pied, moi j’ai fait ce que je pouvais faire, j’ai quand même signé mon meilleur temps ( 1h12’15’’ sur le semi-marathon) ».
Rudy résistait au retour du Norvégien Kristian Blummenfelt (1h09’59’’), lancé à ses trousses. « Il pouvait boucher de sacrés écarts, alors il ne fallait pas que je faiblisse, car entre 3e et 4e il y a une très grosse différence ».
Mais en bouclant l’épreuve en 3h56’45’’, c’est bien lui qui allait chercher cette médaille de bronze. « Je remercie les spectateurs. J’ai entendu mon nom tout le temps, ils m’ont porté sur ce podium » .A peine la ligne franchie, il tombait dans les bras de sa mère Angela et de sa soeur Olympia, qui l’avaient suivi depuis le départ. « Je suis aux anges avec ce podium. Je ne voulais pas être trop optimiste, pour ne pas être déçue. Je l’ai serré très fort dans mes bras et j’ai versé quelques larmes. », glissait la maman.
« On a pu faire un gros “hug” (câlin) ensemble, complétait la soeur. Pendant sa course, j’étais totalement en stress.
« Je n’ai pas d’explication, à part que les jambes étaient douloureuses... Mais le plus important est l’extraordinaire podium du fiston ».
J’ai fait ce que j’ai pu pour l’aider : comme enjamber des barrières et courir pour lui donner des écarts... Maintenant on va pouvoir profiter ». La famille restera jusqu’à jeudi à Plascassier, avant que chacun ne reprenne sa route. Direction les quatre coins du monde. Ainsi va la vie de la famille von Berg.