Écoles Fontan-Saorge : la fronde des élus
Alors qu’il semblait que les élus de Fontan et de Saorge, et les parents d’élèves s’étaient résignés au nouvel aménagement des deux écoles dans le cadre du RPI (Regroupement pédagogique intercommunal), de multiples rebondissements – la semaine passée – ont troublé cette relative quiétude.
Aujourd’hui, les deux écoles resteront fermées
Ainsi, dès aujourd’hui, Brigitte Bresc, maire de Saorge et Philippe Oudot, maire de Fontan, en accord avec l’APE (association des parents d’élèves) brandissent le drapeau de la révolte avec, pour résultante, la fermeture des deux écoles jusqu’à nouvel ordre, renvoyant la balle dans le camp du rectorat. À l’instar de l’arbre qui cache la forêt, la « paisible » rentrée scolaire à Fontan et Saorge portait déjà en elle les futurs remous (voir notre édition du 3 septembre dernier).
Après le départ de deux enseignants, l’inspection académique avait décidé que l’école de Saorge n’accueillerait plus que la trentaine d’enfants de maternelle et, tous les écoliers du primaire iraient à l’école de Fontan.
Pour ce faire, une institutrice avait été affectée en renfort des deux déjà présentes.
Or, dès la pré-rentrée le vendredi 30 août, cette nouvelle maîtresse d’école ne s’était pas présentée à son poste, celui-ci ne lui convenant pas pour des raisons personnelles et d’autres concernant la mobilité, l’enseignante avait demandé une réaffectation à sa hiérarchie. L’inspecteur d’académie, JeanMarc Messina s’était rendu sur place, en catimini, dès le jour de la rentrée (le lundi après-midi) et afin de parer au plus pressé, il avait fait remonter la classe des CP à l’école de Saorge dès jeudi (avec toutes les contraintes de déménagement et de réorganisation des transports scolaires), faisant même intervenir un remplaçant pour... deux jours !
Lors d’une réunion au rectorat, vendredi dernier, la décision de maintenir l’enseignante réfractaire à son poste et de ne réaffecter aucun effectif à Fontan-Saorge a mis le feu aux poudres. « D’autant que celle-ci avait annoncé dès lundi soir qu’elle ne reviendrait pas à l’école de Fontan et qu’elle se mettrait en longue maladie si elle était reconduite à ce poste ».
En attente d’un enseignant titulaire
« Nous ne pouvons accepter cette situation pour nos enfants : pas de titulaire à Fontan, pas d’écoute de l’Éducation nationale... Encore une fois, nous subissons l’inégalité de traitement de l’enseignement en millieu rural ». Se sentant pris en otage, les élus des deux communes, soutenus par les parents d’élèves et l’APE, ont donc décidé de fermer les portes des deux écoles jusqu’à ce qu’un enseignant à plein temps soit désigné, « et surtout présent et adapté à nos écoles rurales ».
Au-delà de décisions incompréhensibles, d’atermoiements et de tergiversations, la question qui se pose est : « Combien de temps les élus pourront-ils soutenir ce bras de fer face à une institution publique qui, visiblement, joue la montre ? ».