Monaco-Matin

Les Bleus, on remet ça ?

L’équipe de France jouera à domicile et aimerait refaire le coup de 2015 quand la bande à Laurent Tillie s’était adjugée le titre de champion d’Europe. Mais la concurrenc­e sera rude

- MATHIEU FAURE

Ils se savent attendus, les Bleus. Co-organisate­urs de l’Euro avec la Belgique, les Pays-Bas et la Slovénie, les hommes de Laurent Tillie n’ont qu’un objectif : être au final four qui se déroulera à Paris du 27 au 29 septembre.

Là, sur le parquet de l’AccorHotel­s Arena, les volleyeurs français voudront rééditer l’exploit de 2015 quand ils avaient soulevé l’Euro face à la Slovénie à Sofia. Quatre ans plus tard, les cadres de cette « Yavbou team » leur surnom - sont toujours là : Ngapeth, Le Roux, Toniutti, Tillie, Gebrenniko­v, Le Goff ainsi que Laurent Tillie, le patron des Bleus qui officie sur le banc. C’est simple, ils sont tous titulaires dans les plus grands clubs européens, que ce soit en Russie, Pologne ou Italie, les meilleurs et plus lucratifs championna­ts. Favoris les Bleus ? Pas forcément. « On est clairement outsiders », avance Kevin Tillie. Car il faut se coltiner les Polonais champions du monde, les Russes champions d’Europe sans oublier les Serbes et Italiens, toujours dans le coup. Et dans quel état physique sera Earvin Ngapeth, lui qui sera ménagé les trois premiers matches, minimum ? Oui, les Français sont en mission. Cet été, ils avaient deux objectifs majeurs : se qualifier pour les JO2020 à Tokyo lors d’un tournoi organisé en Pologne, en août, et briller à l’Euro à domicile. Pour les JO, c’est raté (ils pourront se rattraper lors d’un autre TQO en janvier en Allemagne) mais pour l’Euro il n’y aura pas de séance de rattrapage. C’est maintenant. Tout de suite.

Séduire les gens

« On était encore un peu timide lors de nos derniers matches amicaux » nous racontait Kevin Tillie la semaine dernière. Sans doute un poil écrasés par la pression, les Bleus ont surtout envie d’en découdre et de libérer cette folie qui est en eux. « C’est en étant insouciant qu’on est injouable » avance Earvin Ngapeth, la star française qui a pu prendre un peu de repos cet été avec la naissance de son deuxième enfant. C’est tellement vrai car quand les Bleus sont habités par leur folie, ils sont capables de désosser n’importe quelle équipe. « Notre souci, c’est la régularité », étaye Tillie. Pour cette génération dorée du volley français titrée chez les U19 (championna­t d’Europe 2007, 2009) et U21 (Euro 2008), il est surtout temps de faire quelque chose en France, devant son public. Privés de tournoi majeur depuis les Mondiaux de 1986, les Français vont également devoir jouer leur rôle en garnissant les salles tout en faisant un maximum de bruit. En juin, lors de l’étape cannoise de la VNL, les Bleus avaient pu toucher du doigt l’engouement populaire qu’ils sont capables de créer lors d’un bouillant France-USA disputé au Palais des Victoires. Quelque part, le public français ne demande qu’à être séduit par cette équipe joueuse, offensive et talentueus­e.

Dans un sport collectif qui doit batailler en permanence avec les copains du football, rugby, handball et basket-ball, le volley-ball est en survie et ne dépend qu’en grande partie de ses résultats. Quelque part, les Bleus n’ont pas le choix durant cet Euro : ils doivent briller.

Sur le papier, les Bleus ne partent pas favoris mais c’est dans cette position que la bande à Ngapeth se sent la plus forte. « Favoris, on ne sait pas faire, on se prend trop la tête », conclut Ngapeth.

Après un premier tour intense qu’il faudra bien négocier (5 matches en 6 jours), les Bleus entameront les matches à éliminatio­n directe. On en salive d’avance car cette équipe peut aller au bout.

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(Photos AFP) Champions d’Europe en , les Bleus veulent remettre ça à domicile.

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