À MONACO, ON MISE SUR LE VENDREDI 13
Les buralistes de la Principauté et les responsables des casinos de la SBM l’affirment : les joueurs seront plus nombreux à tenter leur chance aujourd’hui. On vous explique pourquoi.
Paraskevidékatriaphobie. Derrière ce nom, aussi cocasse que barbare, se cache une peur bien ancrée. Celle du vendredi 13. Un jour pour le moins… ambivalent. Pour certains, il revêt un caractère de malheur, même si l’on peine à remonter aux sources historiques de cette croyance (lire ci-dessous). Pour d’autres, au contraire, il est synonyme de chance. Avec un marketing ficelé autour de cette sempiternelle superstition, la Française des jeux l’a bien compris. Hier, à la veille de ce vendredi 13 septembre, les grilles du Super Loto® de 13 millions d’euros – forcément – décoraient les vitrines et le mobilier des tabac-presse de la Principauté. Oui, les jeux à gratter et de hasard ont la cote ce jour-là. C’est indéniable.
« On vend le double de jeux de hasard ce jour-là »
« Les clients se laissent plus facilement tenter. Ils nous disent que c’est peut-être leur jour de chance, confirme Morgane, vendeuse au Khedive, sur le boulevard Albert-Ier. On vend le double de jeux de hasard ce jour-là. »
« Je sais que demain (lire aujourd’hui), j’aurai la queue dehors toute la journée. Un vendredi 13, c’est toujours la folie, renchérit Claudia Nagari, patronne de La Civette à Monte-Carlo. On réalise 3 000 à 4 000 euros de chiffre d’affaires sur un Loto normal contre plus du double pour un Loto du vendredi 13. Pourtant, la probabilité de perdre ou de gagner reste toujours la même. »
Alors, pourquoi diable même les néophytes se laissent-ils tenter ? « Il y a cet inconscient collectif qui fait que les gens pensent qu’à un moment ou un autre, cela va tourner en leur faveur. Que des jours comme le vendredi 13 ou la pleine lune peuvent être plus favorables pour eux, analyse Christophe Mallet, praticien en EFT clinique et psycho-énergétique à Menton.
(1) Car ils connaissent quelqu’un dans leur entourage qui répond à ces comportements ou à cette irrationalité. Tout cela est fondé sur des croyances personnelles qui dépendent de notre histoire de vie, de famille, de la société, des orientations religieuses, de l’éducation. C’est complètement irrationnel. »
« % d’habitués en plus au Café de Paris »
Autres places fortes du hasard en Principauté : les casinos de la Société des Bains de Mer. En particulier les machines à sous, très prisées en ce jour. Notamment au Casino Café de Paris où les habitués, principalement des Français, se pressent bien volontiers. « On comptabilise 32 % de joueurs habitués en plus sur les appareils automatiques, chiffre Rudy Tarditi, directeur du Casino Café de Paris. Ainsi que 27 % de temps de jeu en plus pour l’ensemble des joueurs. Et pour l’aspect superstition, on retrouve 56 % de Français. »
Là aussi, les services de marketing du groupe SBM ont planché pour surfer sur la vague de la superstition. « Notre objectif est de fidéliser et recruter des joueurs. Pour cela, en ce vendredi 13, on fait gagner aux clients habitués et de proximité 250 euros toutes les demi-heures par machine, par rapport aux vendredis habituels. Cela motive les gens car cela fait une somme de 8 000 euros sur l’ensemble de la journée », poursuit le responsable de l’établissement, également à la tête du Sun Casino, plus porté sur les jeux de table.
Quid du Casino de Monte-Carlo ? « On ne ressent pas la superstition car c’est une clientèle très internationale et on a peu de Français, argumente Dolly Sananes-Bascou, responsable marketing et communication des Jeux à la SBM. Les gros joueurs ne sont pas sensibles à ce genre d’événements, ni les fun players, ces joueurs qui viennent plus pour essayer et tester. » Seule inconnue de ce vendredi 13 : la chance sera-t-elle du côté de tous ceux qui débourseront quelques euros voire des milliers ? Le hasard restera le seul maître de cette journée si particulière.
(1) Emotional Freedom Technique. Traduire : la technique de liberté émotionnelle. C’est une pratique psycho-corporelle.