CHAMPIONNATS DU MONDE AIDA À VILLEFRANCHE/MER Un forfait qui questionne…
L’apnéiste niçois Guillaume Néry, qui devait faire son grand retour à la compétition aujourd’hui, a finalement annoncé, mercredi, qu’il renonçait, à la surprise (quasi) générale…
En annonçant, en priorité sur les réseaux sociaux, ses envies de retour sur la scène internationale, 4 ans après un accident de plongée qui a failli lui coûter la vie, il n’imaginait sûrement pas, quelques mois plus tard, être à ce point englouti dans un véritable maelström médiatique. Face à cet emballement incontrôlable, et avant même que ne débute la compétition, Guillaume Néry, selon certains témoignages, semblait d’ailleurs traîner comme un fardeau une forme de lassitude, de « spleen », aux abords du village officiel.
Avant, carrément, de disparaître des radars, refusant depuis plusieurs jours de répondre aux (nombreuses) sollicitations dont, inévitablement, il fut l’objet. Ce statut de « superstar » de ces championnats du monde et la pression qui en découle
ont-ils eu raison de la volonté du Niçois ? «Onesten train de lui voler son plaisir, racontait il y a une semaine, et de façon quasi prémonitoire, Joseph Strazzanti, président du comité d’organisation. Il m’a dit que son téléphone n’arrêtait pas de sonner, et qu’il n’en pouvait plus de toutes ses demandes d’interviews. Je le sens un peu triste… »
Pour d’autres, néanmoins, l’explication est ailleurs. « Oui, parce qu’il est habitué à gérer ce genre de choses. En fait, il faut juste relire le message qu’il a posté mercredi. Quand il a justifié son retrait pour des raisons personnelles, soulignant qu’il n’était pas en état physique et psychologique de plonger en grande profondeur »... Impossible d’obtenir plus de précisions, y compris auprès de ceux qui l’ont côtoyé ces derniers temps, mais la thèse d’un souci d’ordre plus « intime » semble néanmoins s’imposer. D’autant plus, qu’il y a peu encore, Guillaume Néry justifiait son incroyable comeback par le « plaisir et l’envie » de participer, chez lui, à une « grande fête ».
Rendez-vous reporté ?
Tout en prenant soin, malgré tout, de relativiser les choses. « Avant, je participais à un championnat pour gagner. Là, ce sera de continuer d’être dans l’expérience… ». À l’époque, Guillaume voulait donc croquer, avec gourmandise, dans ce qui aurait pu être pour lui un nouveau défi, plus intérieur que sportif. Même si, physiquement, il affirmait se sentir bien. « Le corps garde en mémoire les performances passées du moment que l’on conserve une bonne hygiène de vie et que l’on continue à s’entraîner, ce qui a été mon cas, avait-il confié aux journalistes de La Croix. Pendant trois ans, j’ai continué à plonger, certes en faisant un peu moins de profondeur, mais tout en gardant un niveau de sollicitation physique important ».
« Bien sûr, sur ces championnats du monde, il n’est pas question de plonger à 10m, poursuivait celui qui fut surnommé le « Seigneur des Abysses ». Mais je n’ai pas de vrai objectif. 100m, peutêtre, voire plus bas. Mais je n’irais pas à 130m (l’actuel record, détenu par le Russe Alexey Molchanov, NDLR) ou plus ».
Le mystère de ce qu’aurait pu être sa performance, aujourd’hui, restera donc aussi profond que les océans… Nice-Matin week-end
La Une de notre 176e numéro de Nice-Matin week-end est consacrée à Guillaume Néry. Sur six pages, l’apnéiste niçois revient sur son come-back, mais aussi son engagement environnemental. Cette interview avait été réalisée et déjà imprimée avant l’annonce de son forfait.