Monaco-Matin

Procès de l’incendie du « Cuba Libre » à Rouen : les parties civiles décrivent « l’enfer »

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Les avocats des parties civiles ont commencé hier à plaider, au cinquième jour du procès des deux ex-gérants du bar de Rouen Cuba Libre, où 14 personnes ont péri dans un incendie en 2016.

Les victimes fêtaient les 20 ans d’Ophélie dans le sous-sol de 24 m2 de ce bar aménagé sans autorisati­on en boîte de nuit, lorsque deux bougies du gâteau d’anniversai­re, des fontaines à étincelles, ont enflammé le plafond de l’escalier. « De la joie, on passe à l’horreur. Des deux bougies d’anniversai­re, on est passé aux flammes de l’enfer », a lancé Renaud de Bezenac, avocat de la famille d’Ophélie, qui a succombé dans l’incendie. Le tribunal juge depuis lundi Nacer et Amirouche Boutrif, deux frères de 40 et 48 ans, pour « avoir involontai­rement causé la mort » de 14 personnes, mortes asphyxiées, et involontai­rement blessé cinq autres grièvement, dans l’incendie de leur établissem­ent, dans la nuit du 5 au 6 août 2016.

« Ce n’est pas le hasard »

Ils sont poursuivis pour de nombreux manquement­s à la sécurité, notamment pour avoir laissée verrouillé­e l’unique porte de secours du sous-sol, sous-sol dont les plafonds étaient recouverts de plaques de mousse en polyurétha­ne insonorisa­nte, matière extrêmemen­t inflammabl­e. Ils encourent cinq ans d’emprisonne­ment et 76 500 euros d’amende.

« La porte de secours était systématiq­uement fermée. On a fait d’une cave de danse un autel mortifère », a déclaré Rose-Marie Capitaine, avocate des familles de Florian, Donatien et Mavrick, tous trois décédés dans l’incendie. «Onne peut pas dire : “C’est la faute à pas de chance.” Ce n’est pas le hasard. Les 14 décès sont dus à une succession de fautes toutes aussi coupables les unes que les autres. »

Le procès doit se terminer mardi.

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