Alzheimer : les chercheurs gardent espoir P 17 à 23
Découverte il y a plus d’un siècle, la maladie d’Alzheimer continue de défier la médecine. Le point à quelques jours de la Journée mondiale sur le sujet
S’il est une maladie qui continue de défier la médecine et la recherche, c’est bien la maladie d’Alzheimer. Qu’est-ce qu’il se passe précisément dans le cerveau qui va produire ces troubles de la mémoire, de l’attention, cette apathie… ? Où se situe le déclencheur de la maladie ? On a eu pendant plusieurs années la certitude que tout reposait sur ces « plaques séniles » mises en évidence dès 1906 par Aloïs Alzheimer sur des cerveaux de malades décédés. Sachant que le principal constituant de ces plaques est un fragment protéique nommé peptide amyloïde, les chercheurs du monde entier ont essayé de comprendre pourquoi et comment il se formait et ont imaginé mille et une stratégies pour l’empêcher d’exercer ses effets néfastes sur le cerveau.
Trois millions de Français impactés
Après une période d’euphorie, c’est la déception qui a été au rendezvous. La plupart des essais cliniques basés sur ces stratégies ont dû être interrompus à la hâte. Pas de quoi décourager les chercheurs, à l’instar du Niçois Frédéric Checler, pionnier dans le domaine. En collaboration avec les scientifiques du monde entier, main dans la main avec les médecins et notamment le Pr Philippe Robert, autre sommité dans le champ de la maladie d’Alzheimer, lui et son équipe se sont lancés sur de nouvelles pistes (lire en page suivante). L’état des lieux préoccupant n’autorise pas que les efforts des chercheurs faiblissent : plus d’un million de Français (dont 33 000 ont moins de 60 ans) sont atteints de la maladie d’Alzheimer et apparentées. Si on compte les familles – qui s’autoriserait à les oublier, sachant leur investissement au quotidien ? –, c’est 3 millions de personnes directement impactées par la maladie. Et 225 000 malades qui chaque année viennent grossir les rangs.
Un malade sur trois ne serait pas diagnostiqué
Avec eux, toujours plus de familles appelées à la rescousse, quand les pouvoirs publics se retrouvent un peu démunis face à ce tsunami. Et aussi effrayants soient-ils, ces chiffres ne rendent que partiellement compte de la réalité. Les associations estiment en effet qu’un malade sur trois n’est pas diagnostiqué. La peur de se découvrir atteint d’une maladie que la médecine ne sait pas soigner représente un des freins qu’il faut lever. Car, non, la médecine n’est pas impuissante face à Alzheimer. Même si elle ne sait pas aujourd’hui guérir ceux qui en sont atteints, elle a su identifier d’autres voies, non médicamenteuses, pour freiner la progression des symptômes. Des thérapies efficaces, adaptées à chaque patient en fonction de ses envies, de ses goûts, de son environnement. De son histoire propre. La zoothérapie fait partie de ces thérapies alternatives (lire en pages suivantes). Parmi de nombreuses autres, comme l’art-thérapie, l’aromathérapie…
La maladie d’Alzheimer aura eu un impact majeur sur la prise en charge des maladies chroniques en général. Sa complexité ne pouvant se satisfaire de réponses simples, elle a forcé à la créativité et à l’intelligence.