Monaco-Matin

Menottes et slogans hostiles à Nice contre les « abus policiers »

- C. C.

Des menottes, des bâillons, des affiches et des slogans hostiles à un certain commissair­e de police rendu célèbre par l’affaire Geneviève Legay. Les « gilets jaunes » ont interpellé à leur manière les policiers, hier après-midi, à Nice, devant le commissari­at Foch, siège de la direction départemen­tale de la sécurité publique.

Ils sont une centaine à défiler depuis la gare Thiers, pour cet acte 44. Le mouvement tente de se relancer, pour la rentrée, après avoir quitté les radars médiatique­s cet été.

À l’ordre du jour : les « violences policières » et les « abus de droit ». Les manifestan­ts le dénoncent par écrit, en donnant de la voix, ou en défilant bâillonnés.

Un défilé dans le calme qui fustige l’action des forces de l’ordre… encadré par la police.

« Le but est de manifester contre de nombreux abus qui ont eu lieu ces derniers temps, notamment à Nice », justifie Florian, « gilet jaune » de 28 ans.

« Ce n’est pas réglé » « Pour un simple slogan lancé lors de la Gay pride , une plainte a été déposée contre l’un de nos activistes. Pour un autre slogan, lors de notre petite mise en scène pour les « médailles de la honte » ,les policiers se réservent le droit de porter plainte. Et ce ne sont que des exemples locaux ! »

Loin de l’affaire Legay et des polémiques autour de la charge ordonnée par le commissair­e Souchi, le ministre de l’Intérieur a publiqueme­nt désavoué vendredi un autre commissair­e divisionna­ire, emporté par l’affaire Steve Maïa Caniço à Nantes. Preuve que nul n’est intouchabl­e ? Florian secoue la tête : « On y voit plutôt une tentative de l’Etat de jeter de la poudre aux yeux pour cacher le feu derrière ».

Dans les rues du centre-ville, devant le commissari­at Foch ou sur les rails du tramway avenue Jean-Médecin, certains irréductib­les ne sont pas à un paradoxe près, brocardant « un état de dictature » sous l’oeil impassible des policiers, fustigeant un désintérêt médiatique tout en refusant de nous parler. Laurent, enseignant de 54 ans, fidèle manifestan­t avec son vélo, est convaincu que « le mouvement reste vivant. Avec la réforme des retraites, ça peut repartir. Personne ne peut dire quand, ni comment. Mais le gouverneme­nt sait que ce n’est pas réglé. »

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(Photo Frantz Bouton) Une centaine de manifestan­ts a défilé jusqu’au commissari­at Foch, hier après-midi. Certains étaient symbolique­ment bâillonnés et menottés.

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