Cancer : une technologie nouvelle au service des patients Nouveau
Dès demain, ils bénéficieront d’une caméra nouvelle génération dont vient de s’équiper le Centre Antoine-Lacassagne, qui permet d’évaluer les lésions de manière plus précise Comment ça marche
Agir toujours plus tôt, de façon encore plus précise, et en personnalisant autant que possible le traitement… C’est la volonté partagée par tous ceux qui sont engagés dans la lutte contre le cancer. La nouvelle caméra TEP, pour « tomographie par émission de positons » (lire encadré), dont vient de s’équiper le Centre Antoine-Lacassagne (CAL) à Nice, et qui entrera en service dès demain, permet de ce point de vue de faire un bond en avant. « La sensibilité est 60 % plus élevée grâce à l’utilisation d’un nouveau type de détecteurs (caméra TEP dite “numérique”). La résolution spatiale est également meilleure du fait de cristaux de détection taillés plus finement. Cette sensibilité accrue permet de repérer des lésions de quelques millimètres, jusque-là indétectables, et de disposer aussi de plus d’information sur les tissus sains environnants », relate Malick Koulibaly, physicien médical au CAL.
Évaluer rapidement l’efficacité du traitement
Et là n’est pas le seul intérêt de ce nouvel outil. « La réduction du temps d’acquisition des images (ainsi que de la dose de radioactivité injectée) a un impact direct sur la durée des examens ; elle pourra être réduite de 20 % en moyenne. C’est particulièrement appréciable pour les patients qui souffrent. Enfin, moins de temps d’examen, c’est aussi la possibilité de limiter les délais de rendez-vous pour cet examen crucial en cancérologie », commente le Pr Jacques Darcourt, chef du service de médecine nucléaire du Centre Antoine-Lacassagne. Concernant les indications, le Dr Olivier Humbert, médecin nucléaire, rappelle que «laTEPau 18-FDG [glucose marqué, Ndlr] est l’examen de référence, le plus précis, pour établir un bilan d’extension ; il permet de rechercher d’éventuelles métastases invisibles sur les images obtenues par les autres techniques d’imagerie, et surtout de vérifier s’il n’y a pas de récidive après les traitements. »
Et si les délais d’attente pour cet examen augmentent, c’est parce que ses indications ne cessent de progresser. «LaTEPest de plus en plus souvent utilisée pour évaluer l’efficacité de thérapeutiques anticancéreuses, notamment des thérapies ciblées, illustre le Pr Darcourt. Son avantage, par rapport au scanner, c’est qu’elle fournit des informations sur l’activité des tumeurs. On va ainsi pouvoir évaluer rapidement l’efficacité de thérapeutiques, dès la fin du ou des premiers cycles de traitement, via la mesure de cette activité. Les effets sur la taille de la tumeur sont plus tardifs. »
Aussi utile pour d’autres maladies
Si la cancérologie concentre actuellement la plupart des indications de la TEP, cet examen est aussi utilisé en collaboration avec le CHU de Nice pour des explorations cérébrales chez des patients atteints de maladie neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer ou la maladie de Parkinson. « Dans ces indications en particulier, cette nouvelle technologie permet d’obtenir des informations dynamiques jusque-là difficilement accessibles », commente le Pr Darcourt. Les atouts de cette nouvelle technologie ont convaincu d’autres établissements, à l’instar du La tomographie par émission de positons (« TEP scan ») est un examen d’imagerie qui repose sur l’injection dans le sang d’un traceur faiblement radioactif, par exemple du glucose marqué. Comme les cellules tumorales sont plus actives que les cellules normales, elles consomment et donc « fixent » davantage ce glucose marqué.
La TEP permet ainsi d’obtenir des images précises de la répartition du glucose radioactif dans l’organisme, et donc des cellules cancéreuses. Un ordinateur reconstitue une image en trois dimensions de l’organe observé.
Centre hospitalier PrincesseGrace à Monaco et de l’Institut Paoli-Calmette à Marseille, d’en faire aussi l’acquisition. Au bénéfice des patients de tout le bassin.