Crise des urgences : « Le symptôme d’une crise globale d’organisation du soin non programmé » selon les gériatres
Dans un communiqué publié vendredi, la Société française de gériatrie et gérontologie (SFGG), par la voix de son président, le Pr Olivier Guérin, exprime sa satisfaction concernant les mesures annoncées par Agnès Buzyn pour sortir de la crise des urgences. « Elles vont dans le bon sens, la crise des urgences n’étant que le symptôme d’une crise globale d’organisation du soin non programmé. Cette crise est en partie liée aux patients âgés, qui sont les plus complexes et les plus fragiles à traiter dans les services d’urgence. » D’où la nécessité de renforcer les compétences gériatriques aux urgences.
Mais la société savante pointe surtout les problèmes d’organisation en amont (soin de premier recours avec les généralistes) et en aval de l’hôpital (filières patients âgés). « L’idéal est d’éviter, pour un patient âgé, quand cela est possible, de passer aux urgences. L’admission directe fait partie des solutions, mais pas seulement : l’organisation de plateaux de post-urgence avec des professionnels polyvalents, dont des gériatres et les spécialistes d’organes, est également à mettre en place. »
Les seniors représentent % des admissions
La SFGG appelle également à renforcer certains dispositifs déjà existants dans certaines villes, comme Nice : « Des systèmes de régulation (téléphone, annuaire, lien direct villehôpital, convention Ehpad-hôpital) permettent aux patients âgés d’être orientés au mieux dans les structures de soin adaptées à leurs besoins immédiats, et ont démontré leur efficacité : hospitalisations directes sans passage aux urgences, consultations d’urgence avec des gériatres seniors, hôpital de jour, intervention d’équipe mobile extra-hospitalière voire accueil dans des urgences gériatriques comme à Limoges. »
Pour résoudre le problème de l’admission des personnes âgées aux urgences – qui représente 10 % des admissions totales, et qui encombrent les urgences en raison de la difficulté des diagnostics et des soins des patients âgés – la SFGG demande en conclusion :
● La généralisation d’une astreinte téléphonique de régulation pour les admissions non programmées en direct, comme pour la sécurisation des sorties en lien avec les soins de premier recours en ville.
● La mise en place de compétences gériatriques dans les régulations Samu.
● La présence d’un infirmier en pratique avancée en gérontologie aux urgences, mais aussi dans les services de médecine non gériatrique dans les hôpitaux.
● Le renforcement organisationnel des filières internes de gériatrie.