Vendre ou pas le patrimoine ? « Ne pas s’interdire d’y penser »
Ce n’est pas un scoop. Le patrimoine de l’université de Nice est vieux. Et il n’y a pas d’argent pour le réhabiliter. Sauf que les étudiants en pâtissent, notamment au campus de lettres, arts et sciences humaines. Morgane, en L de psychologie à Carlone raconte : « Il fait si froid l’hiver dans l’amphi que des étudiants viennent avec une couverture. Et l’été, on crève de chaud. » Sans compter les murs perforés. Grignotés par le temps. « Quand je suis arrivé en première année, se souvient son camarade Cédric, il y avait des morceaux de mur qui tombaient. Il y a même un dégât des eaux et des murs moisis au niveau de l’amphi . » Ce qui rappelle la fuite d’eau survenue à la bibliothèque cet hiver en pleine période de partiels. « Toute la section psycho était balisée. On nous a dit que le plafond pouvait s’effondrer à tout moment. » Et Cédric de conclure : « Carlone est vraiment pourrie. On a des conditions de travail minables. » Ce qu’entend le président de l’Université Côte d’Azur (UCA) : « On a besoin de moyens pour restaurer. » Trop. Faut-il vendre alors ? « Pour vendre un campus, il faut que l’université devienne propriétaire. Pour cela, l’État doit faire une dévolution partielle des terrains sur lesquels on pourra reconstruire un campus. Ce n’est pas possible aujourd’hui mais il ne faut pas s’interdire d’y penser. » Quelles pistes sont envisagées pour financer la rénovation du bâti ? « Si on arrive à faire rentrer des ressources propres, on aura plus de moyens. » Et par ressources propres, il faut entendre les entreprises. Pour les attirer, l’UCA veut développer le partenariat entre la recherche et les entreprises. « Vu la géographie de Nice, on ne peut pas avoir de grand campus qui regroupe tout. Mais on peut avoir des universités qui travaillent dans la dentelle avec les collectivités locales. »