Monaco-Matin

JOURNÉE) Plus de peur que de mal

Exacts au rendez-vous, les Rouge et Noir, remontés et ensemble, ont nettement dominé le Racing 92 avant de se relâcher et de se faire une grosse frayeur sur la fin. L’essentiel a été préservé

- PHILIPPE BERSIA

À Toulon, stade Félix-Mayol, Toulon bat le Racing 92 32 à 29 (23-10).

Arbitre : Thomas Charabas (Nouvelle Aquitaine).

Spectateur­s : 12 124.

Pour Toulon : 2 essais d’Hériteau (10) et Ikpefan (29) ; 2 transforma­tions et 6 pénalités (23, 36, 40, 45, 51, 61) de Belleau.

Pour le Racing 92 : 4 essais d’Imhoff (12), Dupichot (53) et Tanga Mangene (69, 75) ; 3 transforma­tions Hidalgo-Clyne (13) et Iribaren (70, 75) ; 1 pénalité d’Hidalgo-Clyne (33).

Cartons jaunes : Van der Merwe (47, mêlée écroulée), Onambélé (65, faute volontaire) à Toulon ; Kakovin (47, mêlée écroulée) au Racing 92.

TOULON : Cordin - Ikpefan, Dachary, Hériteau, Heem (Savea, 38) (o) Belleau (Smaili, 75), (m) Cottin (Schreuder, 28) - Onambele, Isa (Hoarau, 78), Hoarau (Alainuuese, 44) - R. Taofifenua (cap.) (Vernet, 45), Rebbadj - Van der Merwe, Tolofua (Soury, 59), Fresia (Gros, 30, S. Taofifenua, 69).

RACING 92 : Dulin (Klemenczak, 42) - Dupichot, Zebo, Chavancy (cap.), Imhoff - (o) Gibert (Diaz Bonilla, 42), (m) Hidalgo-Clyne (Iribaren, 42) - Chouzenoux, Tanga Mangene, Sanconnie - Palu (Colombe Reazel, 45), Ryan (Palu, 61) - Gomes Sa (Bird, 45), Baubigny (Le Guen, 59), Kolingar (Kakovin, 45).

Et dire qu’à l’heure de jeu, on s’était mis à espérer une victoire bonifiée… Porté par des avants conquérant­s et le pied vengeur de Belleau, le RCT menait alors 32-15. Certes il devait encore inscrire deux essais pour prétendre à ce point supplément­aire, mais le Racing, en mode touriste, l’inquiétait si peu que cela n’avait alors rien d’utopique. Et bien le moins que l’on puisse écrire, c’est qu’on s’était bien mis le doigt dans l’oeil…

Car en deux coups de folie, comme ils en ont l’habitude, les Ciel et Blanc sont passés de victime à chasseur et ont bien failli renverser le match. Bien aidé par une petite baisse de régime des Toulonnais qui croyaient peut-être comme le précisait Gervais Cordin avoir fait le job : « On s’est fait peur car on s’est peut-être vu un peu beau, on était à +17. On s’est peut-être dit que le match était joué alors qu’on savait qu’il pouvait revenir

comme ils l’ont fait à Toulouse... »

Le devoir accompli

Mais aussi par une supériorit­é numérique (avertissem­ent pour Onambele à la 65e) dont ils profitaien­t à plein pour délivrer deux coups de poignard au RCT. Le premier sur une mêlée à 5 m de l’en-but toulonnais dont s’extrayait en force Tanga. Le second sur une échappée de l’incontourn­able Juan Imhoff qui trouvait à nouveau Tanga au relais. À 32-29 alors qu’il restait encore cinq minutes à jouer, et que le Racing 92 poussait encore le RCT dans ses retranchem­ents, le public toulonnais n’en menait pas large, mais il continuait de pousser. Finalement les Rouge et Noir étaient délivrés par M. Charabas et le cri strident d’un coq hurleur alors qu’ils défendaien­t encore leur maigre avantage avec l’énergie de l’espoir. Ils ont ainsi pu rejoindre leur vestiaire avec le sentiment du devoir accompli. Mais il n’en fallait pas beaucoup plus pour que le Racing, hier gâche encore la fête toulonnais­e...

C’est le trio Ikpefan-Isa-Heriteau qui, à la faveur d’une bonne entame toulonnais­e, avait trouvé la première brèche dans l’axe, et débloqué le compteur varois dès la 9e minute.

Belleau auteur d’un sans-faute

Mais alors que l’on pensait le RCT lancé, l’inimitable Juan Imhoff jetait déjà un coup de froid en intercepta­nt trois minutes plus tard une passe de Dachary à destinatio­n d’Ikpefan sur un bras cassé en sortie de mêlée joué très vite par Cottin. Tout était donc à refaire pour des Varois qui ne méritaient pas vraiment ce coup du sort mais le digérait d’autant plus vite qu’Ikpefan, rendait la monnaie de sa pièce à Imhof dès la 28e en intercepta­nt à son tour une passe d’Hydalgo-Clyne. Patrice Collazo venait juste de lancer son nouveau demi de mêlée, Louis Schreuder, dans le grand bain du Top 14 pour donner un élan supplément­aire au jeu toulonnais et le Racing 92 semblait se contenter de défendre... Quelques pénalités plus loin, précieusem­ent engrangées par Belleau, auteur d’un sans-faute hier aprèsmidi, le RCT atteignait la pause avec un matelas relativeme­nt confortabl­e (2310). Hormis la sortie sur blessure à la 37e (cheville gauche) de l’ailier néo-zélandais Bryce Heem encore très en vue sur cette première période, rien ne semblait pouvoir contrarier ces Toulonnais, bien dans leur match et tous ensemble à défaut d’être parfaiteme­nt à l’unisson. Les mots de Laurent Travers à la pause ne semblaient d’ailleurs pas avoir porté car le RCT, qui respectait encore son adversaire et le jeu, prenait tous les points au pied à sa portée et se retrouvait logiquemen­t en tête 29-10 avant l’heure de jeu.

C’est là que tout a un peu déraillé, Iribaren rentré en jeu à la 42e semant le trouble avec un coup de pied malin dans l’en-but à destinatio­n de Dupichot qui surprenait Ikpefan, tout le monde croyant alors qu’il allait chercher une pénaltouch­e. Mais ce RCT, revanchard et fermement déterminé à regarder à nouveau devant lui, ne pouvait pas lâcher si près du but. Et « tout s’est bien fini parce qu’on ne s’est pas lâché ! » résumait Gervais Cordin à la fin... TOP 

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(Photos Dominique Leriche et Luc Boutria) Les Rouge et Noir, à l’heure de la délivrance...
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