Monaco-Matin

BOL D’OR (- SEPTEMBRE AU CIRCUIT PAUL-RICARD) « J’apprends à m’adapter »

Recruté début 2019 par l’équipe VRD Igol Pierret Expérience­s (Yamaha), Florian Marino a vite intégré les spécificit­és de l’endurance. A domicile, le Cannois de 26 ans visera haut ce week-end

- PROPOS RECUEILLIS PAR GIL LÉON

Au revoir vitesse, bonjour endurance. A son tour, Florian Marino vient de négocier le virage. Sans guidon fixe côté sprint où il s’est pourtant illustré à maintes reprises (e du Mondial Supersport en , e du championna­t d’Europe Superstock  en ), le Cannois a rejoint l’équipe VRD Igol Pierret Expérience­s l’hiver dernier, entre Bol d’Or et  Heures du Mans. La structure auvergnate, lauréate de la Coupe du monde Superstock -, venait alors de prendre l’ascenseur pour se frotter aux références des courses longues distances. Associé au Belge Xavier Siméon, ancien pilote MotoGP, et à l’Allemand Florian Alt, l’Azuréen de  ans s’est familiaris­é avec les subtilités de ce « sport collectif », comme il dit. Le voilà donc qui rempile avec les mêmes partenaire­s et le même crédo : progresser, encore, toujours, hisser la Yamaha R n° de plus en plus haut. Ça débute par le double tour d’horloge varois, ce week-end. Sa toute première course au Castellet.

Florian, votre participat­ion à ce e Bol d’Or, peut-on dire qu’il s’agit d’un retour aux sources ?

Oui et non. Le Bol d’Or fut bel et bien ma première course d’endurance. Mais en , il se déroulait à Magny-Cours et non au Castellet. Là, ce sera une première au PaulRicard, le circuit le plus proche de chez moi. Je suis ravi d’avoir enfin l’occasion de courir sur cette piste.

Quel souvenir gardez-vous de votre baptême du feu en terre nivernaise ?

En abordant une course de  heures, on ne sait jamais trop à quoi s’attendre. On ne se sent pas vraiment prêt. On se demande si on va tenir jusqu’au bout. En , j’étais très jeune, donc forcément tenaillé par le doute. Mais une fois la course lancée, il n’y a plus de marche arrière. Reste à foncer sans faire d’erreur. Et ça s’était plutôt bien passé puisque nous avions vu le drapeau à damier (e du général et e Superstock avec Lorenzo Salvadori, Emeric Jonchière et la Kawasaki ZX-R du team Louit Moto, ndlr).

Revenons en  : le championna­t du monde d’endurance a-t-il changé un peu, beaucoup ou pas du tout ?

L’EWC a énormément évolué en l’espace de quelques années. Il suffit d’ouvrir les yeux pour le voir : les équipes se structuren­t, se

profession­nalisent, et il y a désormais beaucoup de pilotes provenant de la vitesse, en particulie­r du Superbike.

Comment avez-vous vécu cette saison d’apprentiss­age au guidon de la Yam’ n° ?

Le bilan est positif. Le team VRD Igol Pierret Expérience­s découvrait la catégorie reine après avoir tout gagné en Superstock. On a connu des hauts et des bas, mais je retiens plein de choses positives. Nous nous sommes rapproché des teams de pointe européens. La pilule des  Heures du Mans, elle est digérée ? Vous savez, parfois, il y a des courses qui décident de vous tourner le dos. Après notre belle qualif’ (e sur la grille de départ), on espérait autre chose, évidemment. Mais voilà, mes coéquipier­s sont tombés et je me suis accroché avec un pilote plus lent. Tout est allé de travers, quoi ! Maintenant, nous savons que le moindre gadin coûte très cher en endurance.

Pas trop dur de se glisser dans la peau d’un pilote d’endurance ?

L’évolution de la discipline dont je vous ai parlé a sans doute facilité la transition. Mine de rien, aujourd’hui, on roule à bloc, même s’il faut garder une petite marge dans le trafic par rapport aux épreuves de vitesse afin de minimiser le risque de chute.

Tout compte fait, je prends autant de plaisir. Presque plus, car ici les semaines de courses sont plus longues et on sent mieux la passion de la moto.

Est-ce que la vitesse vous manque quand même ?

Oui, forcément. D’abord pour une raison simple : en vitesse, vous réglez votre propre machine. Vous pouvez peaufiner à volonté. Cela me plaît car je suis un pinailleur, je ne veux rien laisser au hasard. A contrario, l’endurance fait la part belle au compromis. Comment pourrait-il en aller autrement ? Trois pilotes, ce sont trois expérience­s différente­s, trois gabarits et trois styles différents. Du coup, la moto ne vous convient jamais parfaiteme­nt. Mais l’expérience s’avère assez instructiv­e, enrichissa­nte. J’apprends à m’adapter.

Un come-back est-il possible à court terme ?

Pourquoi pas ?

Si on me propose quelque chose d’intéressan­t, conciliabl­e avec le programme EWC, ça peut s’envisager. Quel paramètre aimeriezvo­us améliorer en priorité dans votre approche ou votre gestion des courses ? Clairement, je dois être capable de mieux apprécier les changement­s soudains de conditions. Quand il se met à pleuvoir au beau milieu d’un relais, par exemple. Garder son sang froid, analyser l’état de la piste, adapter sa vitesse sans perdre trop de temps... Il me faut bosser là-dessus. A part ça, gagner en régularité côté chrono, optimiser les phases d’entrée et de sortie des stands, plein de détails qui font la différence en endurance.

Quid de l’objectif sportif à l’aube de cette campagne - ?

Notre projet s’étale sur trois ans, avec l’ambition d’être capable de se battre pour le titre. Nous entamons là la deuxième saison. Donc, on souhaite se rapprocher du podium, voire monter dessus. Pour viser la couronne, il faut réussir à les enchaîner régulièrem­ent. L’équipe doit en effet démontrer qu’elle mérite plus d’aides. On a commencé à le faire en montant en puissance lors des deux dernières manches. Je sais qu’une rencontre est prévue avec Andrea Dosoli (le patron de Yamaha Motor Europe) àla fin du mois, juste après la manche française du World Superbike à Magny-Cours. En principe, cela devrait se mettre en place très bientôt.

Dans quel état d’esprit

allez-vous aborder votre premier Bol varois ?

Dans l’immédiat, je suis impatient de démarrer. Lors des essais pré-Bol, on a réalisé notre programme de travail sans encombre. Réglages validés. Il faudra partir sereinemen­t. Surtout ne pas reproduire les erreurs du Mans. Bien sûr, j’espère finir le plus haut possible. Sur la « boîte » à domicile, ce serait juste génial !

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Le moindre gadin coûte très cher ”

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Finir sur la boîte à domicile, ce serait génial ”

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Florian Marino : « Lors des essais préBol, on a réalisé notre programme de travail sans encombre. Réglages validés. Maintenant je suis impatient de démarrer. Et j’espère finir le plus haut possible. » (Photos Eric Damagnez)
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