Philippe Frizon : « La PJ ne peut se tenir à l’écart des cités »
Il n’y a pas de petite affaire de drogue. C’est en substance la philosophie développée depuis un an à Nice avec la mise en place du CROSS (cellule de renseignement opérationnel sur les stupéfiants). Le démantèlement en avril à Henri-Sappia (Nice-Nord) d’un trafic qui pourrissait la vie du quartier est un exemple du décloisonnement des services. Un policier de la brigade anticriminalité a découvert un appartement « nourrice ». Les arrestations d’une quinzaine de suspects (dont la moitié de mineurs) ont été effectuées par la brigade de recherche et d’intervention ( BRI) épilogue d’une enquête de la brigade des stups de la PJ, plus habituée à traquer les trafiquants internationaux,
« La PJ ne peut rester à l’écart des trafics des cités », se justifie le commissaire divisionnaire Philippe Frizon, qui a quitté Nice cet été pour devenir numéro deux de la DIPJ de Marseille. « Peu importe le service qui intervient.. L’essentiel est de démanteler les réseaux. »
Tous les deux mois, PJ et Sûreté se réunissent à Nice. A terme on peut imaginer que les douaniers, gendarmes, policiers municipaux... participeront aux réunions. « Nous avons un maximum d’informations qui remontent du terrain ( policiers, bailleurs…), encore faut-il les centraliser, les analyser et les exploiter », explique Philippe Frizon. Avec cette organisation, il y a moins de déperdition et les actions sont mieux coordonnées. » Une cartographie des points de vente de drogue a été établie. A chaque point de deal, il est indiqué le ou les dirigeants, les animateurs, les relations avec le banditisme, les équipes de transporteurs… « Aujourd’hui, quand un coup de feu éclate, on comprend mieux ce qui se passe », affirme le policier. La méthodologie, éprouvée à Marseille, permet selon la PJ, une lutte plus efficace contre le narco-banditisme. Dans la cité phocéenne, quarante clans se partagent le marché. Une dizaine à Nice.