Rajeunit à vue d’oeil
enchaîne les rencontres fortuites et les situations insolites…
Notre avis
Mis au ban d’Hollywood suite aux accusations répétées d’abus sexuel sur sa fille, Woody Allen n’est pas venu à Cannes présenter son nouveau film comme il en avait pris l’habitude. Et Un jour de pluie à New York ne sortira pas aux ÉtatsUnis. C’est bien dommage pour le public américain, car c’est l’une de ses meilleurs films récents. L’un des plus drôles et enlevés, avec un couple de comédiens à la jeunesse rafraîchissante, des dialogues brillants et une mise en scène soignée. Comme toujours, New York inspire le cinéaste, qui filme la ville comme personne. Une intrigue purement vaudevillesque permet au vieux maître de rendre un bel hommage aux comédies sentimentales hollywoodiennes qu’il affectionne presque autant que la musique d’Erroll Garner. En jeune Woody, Timothée Chalamet est charmant et Elle Fanning s’en donne à coeur joie dans une scène d’ivresse hilarante. Sacrifiées sur l’autel du mouvement MeToo, leurs performances ne leur vaudront, hélas, aucun laurier.
Venu du documentaire, le Belge Olivier Meys s’est inspiré de sa double connaissance de la Chine et de la France pour écrire le scénario de cette fiction très réaliste, qui fait se confronter une Chinoise de la nouvelle génération, avide de promotion sociale et pleine d’illusions, avec la dure réalité économique et sociale de la vieille Europe. La note est juste et bien tenue, le personnage principal, joliment incarné par Qi Xi, est très attachant, les acteurs, pour la plupart non professionnels, sont très bien dirigés et le Paris de l’immigration chinoise est remarquablement filmé. Le seul défaut du film est d’être absolument sans surprise. On sait d’avance ce qu’il adviendra des rêves de réussite de la malheureuse Lina et comment se finira l’aventure. Du coup, on trouve parfois le temps long, avant un dénouement qui, comme le reste du film, a le bon goût d’éviter le misérabilisme. Ces fleurs « qui poussent après les hivers les plus rudes » (sic) ne sont pas si amères, après tout…