L’électricité contre les douleurs neuropathiques
À la une Le cancer de la prostate souffre de la faible performance des outils diagnostiques. L’IRM est désormais recommandée en amont des biopsies
De plus en plus performante, l’IRM devrait permettre d’améliorer le diagnostic de cancer de la prostate. C’est la conviction de l’association Française d’urologie qui a édicté des recommandations claires que le Dr Matthieu Durand, chirurgien urologue au CHU de Nice, a relayées hier à l’occasion de la journée européenne de la prostate. « En cas de suspicion de cancer de la prostate, il est désormais recommandé de réaliser, avant la biopsie, un examen IRM. » Jusqu’à récemment, deux dosages successifs élevés de PSA (marqueur de pathologie prostatique) et – ou un toucher rectal anormal (lire encadré) conduisaient presque invariablement à la réalisation directe de biopsies de la prostate. Un examen « à l’aveugle », consistant à réaliser de nombreux prélèvements dans cette toute petite glande pas plus grosse qu’une châtaigne. « Le cancer de la prostate, au contraire du cancer du sein par exemple, a pour particularité de se présenter le plus souvent sous forme de nombreuses petites lésions éparses. D’où cette nécessité de quadriller l’ensemble », argue le spécialiste. Une procédure qui permet de réduire le risque de passer à côté de lésions. Mais ne l’abolit pas. D’où l’intérêt de recourir au préalable à l’IRM. « L’amélioration des performances de cet examen permet aujourd’hui d’identifier des zones de plus forte probabilité de cancer et de réaliser ainsi des biopsies plus ciblées. »
Diagnostic plus précis, traitement plus adapté
Cette nouvelle arme dans l’arsenal diagnostique est loin d’être négligeable, sachant que la prise en charge d’un cancer de la prostate dépend de nombreux paramètres. « Si l’IRM ne montre rien, la réalisation de biopsies traditionnelles est discutée entre le médecin et le malade. Si l’examen révèle par contre des zones suspectes, on réalise, en plus des biopsies classiques, des biopsies sur cette zone ciblée. » L’analyse de ces tissus, combinée aux examens préalables, va aboutir à la définition d’un risque faible, intermédiaire ou élevé de métastases. « En cas de risque faible, on peut se contenter de surveillance active. Sinon, on recourt à des traitements actifs à but curateur. » Selon plusieurs critères, dont l’âge, les urologues optent pour la prostatectomie (ablation de la prostate) ou une radiothérapie associée ou pas à une hormonothérapie. « Deux traitements équivalents en efficacité, mais associés à des complications de natures différentes. » Parfois très difficiles à supporter, ces effets secondaires
sont aujourd’hui au premier plan des préoccupations des professionnels de santé et guident en grande partie leurs choix thérapeutiques. Même si le premier objectif reste de sauver des vies. Et c’est ce à quoi ils parviennent. Premier cancer en fréquence chez les hommes, le cancer de la prostate parvient à être guéri dans une très grande majorité de cas.