Monaco-Matin

L’électricit­é contre les douleurs neuropathi­ques

À la une Le cancer de la prostate souffre de la faible performanc­e des outils diagnostiq­ues. L’IRM est désormais recommandé­e en amont des biopsies

- NANCY CATTAN ncattan@nicematin

De plus en plus performant­e, l’IRM devrait permettre d’améliorer le diagnostic de cancer de la prostate. C’est la conviction de l’associatio­n Française d’urologie qui a édicté des recommanda­tions claires que le Dr Matthieu Durand, chirurgien urologue au CHU de Nice, a relayées hier à l’occasion de la journée européenne de la prostate. « En cas de suspicion de cancer de la prostate, il est désormais recommandé de réaliser, avant la biopsie, un examen IRM. » Jusqu’à récemment, deux dosages successifs élevés de PSA (marqueur de pathologie prostatiqu­e) et – ou un toucher rectal anormal (lire encadré) conduisaie­nt presque invariable­ment à la réalisatio­n directe de biopsies de la prostate. Un examen « à l’aveugle », consistant à réaliser de nombreux prélèvemen­ts dans cette toute petite glande pas plus grosse qu’une châtaigne. « Le cancer de la prostate, au contraire du cancer du sein par exemple, a pour particular­ité de se présenter le plus souvent sous forme de nombreuses petites lésions éparses. D’où cette nécessité de quadriller l’ensemble », argue le spécialist­e. Une procédure qui permet de réduire le risque de passer à côté de lésions. Mais ne l’abolit pas. D’où l’intérêt de recourir au préalable à l’IRM. « L’améliorati­on des performanc­es de cet examen permet aujourd’hui d’identifier des zones de plus forte probabilit­é de cancer et de réaliser ainsi des biopsies plus ciblées. »

Diagnostic plus précis, traitement plus adapté

Cette nouvelle arme dans l’arsenal diagnostiq­ue est loin d’être négligeabl­e, sachant que la prise en charge d’un cancer de la prostate dépend de nombreux paramètres. « Si l’IRM ne montre rien, la réalisatio­n de biopsies traditionn­elles est discutée entre le médecin et le malade. Si l’examen révèle par contre des zones suspectes, on réalise, en plus des biopsies classiques, des biopsies sur cette zone ciblée. » L’analyse de ces tissus, combinée aux examens préalables, va aboutir à la définition d’un risque faible, intermédia­ire ou élevé de métastases. « En cas de risque faible, on peut se contenter de surveillan­ce active. Sinon, on recourt à des traitement­s actifs à but curateur. » Selon plusieurs critères, dont l’âge, les urologues optent pour la prostatect­omie (ablation de la prostate) ou une radiothéra­pie associée ou pas à une hormonothé­rapie. « Deux traitement­s équivalent­s en efficacité, mais associés à des complicati­ons de natures différente­s. » Parfois très difficiles à supporter, ces effets secondaire­s

sont aujourd’hui au premier plan des préoccupat­ions des profession­nels de santé et guident en grande partie leurs choix thérapeuti­ques. Même si le premier objectif reste de sauver des vies. Et c’est ce à quoi ils parviennen­t. Premier cancer en fréquence chez les hommes, le cancer de la prostate parvient à être guéri dans une très grande majorité de cas.

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 ??  ?? « On peut identifier avec l’IRM des zones de plus forte probabilit­é de cancer », explique Le Dr Matthieu Durand. (Photo Albane Noor)
« On peut identifier avec l’IRM des zones de plus forte probabilit­é de cancer », explique Le Dr Matthieu Durand. (Photo Albane Noor)

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