Monaco-Matin

La victoire attendra...

Monaco n’a pas pris de but mais n’a pas rassuré son monde en ramenant un point de Reims avant de recevoir Nice dans un derby couperet pour Jardim

-

Il y a de la colère dans les rangs des supporters monégasque­s et Leonardo Jardim est l’objet de leur courroux permanent que le point ramené de Reims (0-0) ne va pas estomper. En début de match, le Portugais était le destinatai­re d’une banderole sortie au coeur du parcage monégasque « 15/09 : la honte de trop, Jardim laisse la place ».

Un message direct et sans détour qui sera doublé de chants soutenus en fin de match (« Jardim démission »). La fracture semble irréversib­le. D’ailleurs, certains joueurs sont venus s’aventurer au pied du secteur monégasque, Glik et Bakayoko en tête, comme pour éteindre un incendie qui n’en finit plus de brûler depuis plusieurs mois. Trois points en six matches, aucune victoire, le début de saison de l’AS Monaco est une lente agonie. Hier, Jardim a pourtant tenté des choses avec la mise sur le banc de Fabregas et BalloTouré pour ce qui pouvait s’apparenter à une forme de sanction. En début de semaine, les joueurs avaient demandé à renouer avec le 3-5-2 pour mieux protéger Benjamin Lecomte, c’est fait. Soit Leonardo Jardim est à l’écoute de son groupe, soit le coach ne maîtrise plus rien. Les deux lectures sont envisageab­les et il est difficile de dire laquelle est la plus flatteuse pour l’ASM.

Et Nice arrive vite…

Malgré la réorganisa­tion tactique, le jeu monégasque n’a pas été très flamboyant. Peu de mouvements, des centraux qui balancent devant rapidement et qui perdent souvent la balle en essayant de repartir proprement. Les trois centraux ont d’ailleurs eu un mal fou à se coordonner dans l’alignement, la couverture et la distance de marquage, par deux fois en première période un Rémois s’est retrouvé seul face à Lecomte. En rajoutant des défenseurs dans sa compositio­n de départ, Leonardo Jardim pensait mieux défendre. Ce fut tout l’inverse. Quelle est l’idée de jeu quand votre premier relanceur s’appelle Kamil Glik ?

Le Polonais a des qualités mais pas celle de pouvoir orienter le jeu de derrière. Sur le terrain, on a longtemps vu sept joueurs à vocation défensive, un meneur de jeu qui oeuvrait dans le no man’s land et deux ailiers reconverti­s avants-centres qui ont attendu, en vain, les ballons. C’est un raccourci clavier assez facile mais on n’est pas très loin de ce qui a été proposé, hier, pendant près d’une heure.

On tâtonne. On s’adapte aux absents, aussi, il est vrai. La seconde période a été de meilleure facture, notamment dans l’engagement. Plus haut sur le terrain, avec un pressing plus efficient, Monaco avait plus d’envie et mettait plus d’agressivit­é sur le terrain. Cela a eu le mérite d’endiguer la spirale négative en défense avec cette première sortie sans encaisser de but mais tout n’est pas réglé. Après six journées, l’ASM n’a toujours pas gagné le moindre match, on ne comprend pas vraiment ce que l’on regarde et ce n’est pas la sérénité qui semble habiter cette équipe. Mais ça aurait pu être pire sans un très bon Lecomte. C’est mieux que rien, au final. Reste que Nice va débarquer au Louis-II mardi soir et Jardim jouera toujours son avenir. Car s’il est difficile de licencier un entraîneur qui ne perd pas, il est encore plus difficile de poursuivre l’aventure avec un coach qui ne gagne pas de match.

 ??  ??
 ??  ?? Gelson Matins et les Monégasque­s n’ont toujours pas gagné en Ligue .
Gelson Matins et les Monégasque­s n’ont toujours pas gagné en Ligue .

Newspapers in French

Newspapers from Monaco