Monaco-Matin

« Un mouvement de pensée infuse la société »

Aymeric Caron, journalist­e, auteur des livres No steak et Antispécis­te

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L’ancien chroniqueu­r d’On n’est pas couché, auteur dès  d’ouvrages consacrés à l’antispécis­me, a créé le parti REV (rassemblem­ent des écologiste­s pour le vivant).

La montée en puissance du mouvement animaliste traduit-elle une lame de fond ou un effet de mode ?

Non, ce n’est pas un effet de mode. C’est réellement un mouvement de pensée qui s’installe, qui infuse la société, une évolution des mentalités qui ne reviendra pas en arrière. Il y a une prise de conscience de la réalité des animaux non humains. Les standards moraux sont en train d’évoluer et deviennent de plus en plus exigeants. C’est un point très positif de l’évolution de l’humain.

Ces associatio­ns sont-elles des lanceuses d’alerte nécessaire­s pour faire évoluer les mentalités ?

Ce serait ridicule de dire que toutes les associatio­ns sont indispensa­bles. Cela n’enlève rien à la sincérité de ceux qui y militent. Mais certaines, comme L, ont participé à un changement des mentalités. L a été créée par deux anciens profs qui ont décidé d’expliquer, à l’aide de documents, d’enquêtes... C’est ce qui m’a séduit. Cela les a rendu très efficaces et les a amenés à aller prouver ce qu’ils avançaient.

La lutte contre l’élevage intensif justifie-t-elle des intrusions dans des exploitati­ons ?

Quand L va filmer dans un abattoir ou un élevage, elle se

contente de faire valoir notre droit à l’informatio­n là où nous en avons été privés. Il est scandaleux que, jusqu’à peu, nous ignorions tout de la manière dont les animaux sont tués. Dès lors qu’il n’y a pas de violence, juste une intrusion qui permet d’extirper une vérité, je dis : bravo !

N’assiste-t-on pas là à une forme de radicalisa­tion et d’intoléranc­e ?

L’antispécis­me est un mouvement révolution­naire, au sens étymologiq­ue du terme. Tout mouvement qui va à contrecour­ant de la pensée majoritair­e a plusieurs expression­s, plus ou moins extrémiste­s ou tolérantes. Il y a chez les antispécis­tes une frange assez intolérant­e. Je suis toujours gêné quand il n’y a pas de possibilit­é de débat. Notre réflexion n’est pas une réflexion d’exaltés. Elle est très sereine.

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(DR)

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