Cagnes : l’atelier Renoir version . sort de terre
Tout beau, tout neuf. L’atelier d’extérieur du peintre Auguste Renoir a été rebâti à l’identique. Hier, le domaine des Collettes de Cagnes-sur-Mer était en fête pour son inauguration
Partout, des costumes d’époques, des ombrelles. Nous ne sommes pourtant pas dans les années 1800, mais bien en 2019. Les smartphones avec lesquels tout le monde se photographie peuvent en témoigner. Tous ces joyeux visiteurs se sont rendus au domaine des Collettes pour une raison : l’inauguration de l’atelier d’extérieur d’Auguste Renoir. Celui-ci a été entièrement recréé à l’identique à l’occasion du centenaire de la mort de l’artiste. En 1953, la structure s’effondre. Les raisons sont encore inconnues. « L’atelier était en bois et avait été bâti en 1916, donc il était vieux et fragile », justifie-t-on du côté du musée.
Une partie d’histoire recréée
Ce lieu bénéficiait d’une superbe luminosité pour l’artiste. Il y a peint de nombreux tableaux. Et cette lumière des Colettes, c’est d’ailleurs ce qui frappe le plus en entrant. Pour le reste, on peut avoir du mal à imaginer l’artiste et son chevalet au coeur de cet atelier ultra moderne. Mais c’est là le parti pris de cette reconstitution. Alors qu’aucun plan de base n’était disponible, l’architecte spécialiste du patrimoine, Sophie Tramonti, a dû reconstituer l’intégralité à partir de documentation, d’anciennes photos et de factures. « Puis il a fallu aussi respecter les normes actuelles » ajoute-t-elle. Près d’un an de travail et plus de 200 000 euros d’investissement ont été nécessaires pour la restitution de cet atelier de 27 mètres carrés.
« Vous pouvez tous vous applaudir car c’est vous qui l’avez financé, alors merci ! », a exprimé le maire de Cagnes-sur-Mer, Louis Nègre, faisant référence au financement effectué grâce à l’argent public. « Renoir avait choisi de vivre ici durant une grande période de sa vie. Pour les Cagnois, son ancienne demeure représente bien plus qu’un musée, c’est une partie importante de notre histoire. »
C’est donc un morceau du passé que la direction régionale des Affaires culturelles, la commune et le musée Renoir ont choisi de reconstruire. Prochainement, une vigne similaire à celle présente sur les anciennes photographies sera plantée.
Une scénographie en quatre parties
« Le choix scénographique se séquence en quatre parties », explique Roland Constant, premier adjoint en charge de la culture. « La taille de la pièce étant petite, nous avons pris le centre de la pièce comme point de départ. Pour découvrir le contenu de cette exposition permanente, il faut tourner autour de la structure de châssis en bois », complète l’architecte Sophie Tramonti. Dans cette nouvelle extension du musée Renoir vous découvrirez donc une première partie consacrée à l’histoire de l’atelier et de quelle façon sa reconstitution a été réalisée. La deuxième séquence est dédiée au travail du peintre. Quelles toiles utilisaitil ? Quels pigments ? Quels pinceaux ? Il est possible de toucher les différents matériaux. L’art de peindre en extérieur est ensuite mis en lumière, avec des citations de l’artiste un peu partout à propos des thèmes qui lui étaient chers. Enfin, une séquence explicite le travail de Renoir à Cagnes avec des expériences numériques dévoilant les paysages transformés en oeuvres d’art ainsi qu’une vidéo très drôle, mettant en scène les grandes baigneuses qui discutent entre elles. « Il y a aussi le jeu du taquin pour les enfants avec le tableau Coco lisant » poursuit Roland Constant.
Grâce aux nombreux évènements organisés cette année pour célébrer le centenaire de Renoir, le musée a vu sa fréquentation augmenter de 60 %. Et avec l’atelier d’été, il espère continuer sur sa lancée.