La Marche pour le climat à Paris entachée de violences
Quelque 15 000 personnes, selon le cabinet Occurrence pour un groupe de médias (les organisateurs ont de leur côté revendiqué 50 000 personnes), ont marché pour le climat hier à Paris, lors d’une manifestation commune avec les « gilets jaunes » et infiltrée par des « black blocs », et durant laquelle des incidents ont éclaté avec les forces de l’ordre.
Quelque 1 000 manifestants radicaux avaient été signalés par la préfecture de police, et des violences ont éclaté dès le début de la marche, vers 14 h 30, au niveau du boulevard Saint-Michel. Vitrines cassées, banque dégradée, barricades de fortune incendiées, jets de projectiles… Les forces de l’ordre ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogènes et, selon l’ONG ANV-COP21 qui a dénoncé des « violences policières », plusieurs grenades de désencerclement lancées sans sommation.
Polémique sur les moyens déployés
« Ne prenez aucun risque et quittez la Marche pour le climat. Les conditions d’une marche non-violente ne sont pas réunies », a de son côté tweeté Greenpeace une heure après le début de la marche, en dénonçant « l’envoi de lacrymogènes sur des manifestants non-violents et des familles ». « La préfecture a tout fait pour entraver le droit de manifester », a accusé l’association écologiste. Une journaliste de l’AFP a pour sa part fait état de lanceurs de balle de défense (LBD), arme controversée responsable de nombreuses blessures lors de manifestations des « gilets jaunes ». Après un moment de confusion dû aux violences, qui ont fait refluer des centaines de manifestants vers le point de départ, Jardin du Luxembourg, le cortège est finalement arrivé à son terme, dans le quartier de Bercy. Là, des militants écologistes ont bloqué le pont de Tolbiac et la passerelle piétonne Simone-de-Beauvoir, en y déployant des banderoles dont, en anglais, « Macron, pollueur de la Terre » .Enfin d’après-midi, 163 personnes avaient été interpellées, 395 verbalisées et 99 étaient en garde à vue, ont indiqué les autorités. D’autres marches ont eu lieu en France, en général dans le calme, rassemblant notamment 5 000 personnes à Lyon et 3 600 à Strasbourg. Au total, les ONG revendiquent plus de 150 000 manifestants dans toute la France.