Monaco-Matin

« Un monument qui vieillit bien »

Jacques Bolle, président de la Fédération Française de Motocyclis­me (FFM)

- PROPOS RECUEILLIS PAR G. L.

À soixante ans, il court, il court, il court... Toujours. Et même plutôt deux fois qu’une, ce week-end. En pole position pour assister au départ du double tour d’horloge varois, hier, Jacques Bolle - le bien nommé - a remis le cap au nord en soirée. Destinatio­n Paris et le circuit Carole, théâtre du Supermoto des Nations  où l’ancien pilote conduisant la FFM depuis  espère voir aujourd’hui l’équipe de France conserver sa couronne. Interview en dix minutes chrono.

Venir au Bol d’Or, c’est votre façon d’honorer les journées européenne­s du patrimoine ?

Je n’ai pas attendu cette coïncidenc­e pour faire le déplacemen­t, vous savez... (Rire) Même si on vit ici la e édition, le Bol fonce vers le e anniversai­re de sa création qui sera célébré au Castellet en . Comme le démontrent les  équipages en lice et le public massivemen­t présent malgré une météo défavorabl­e, ce monument vieillit bien. Je suis heureux de le constater de visu.

Vous venez justement de lancer un fonds de dotation pour le patrimoine du sport motocyclis­te. Pourquoi une telle initiative ?

Jusqu’à présent, il y avait beaucoup d’actions individuel­les. Dans chaque discipline, vitesse, cross, trial, endurance, des gens passionnés s’investisse­nt pour compiler résultats, livres, photos... Voilà, il manquait une structure capable de fédérer toutes ces bonnes volontés. Pérenniser des archives en déshérence, c’est aussi le rôle de la FFM.

Quel regard portez-vous sur le profond lifting du championna­t du monde d’endurance entrepris par son promoteur, Eurosport Events ?

On sent une forte volonté d’internatio­nalisation, c’est positif. Pendant très longtemps, l’endurance est restée majoritair­ement francophon­e. Il y avait le Bol, Le Mans et Spa. Suzuka constituai­t une exception. Aujourd’hui, Eurosport oeuvre pour changer la donne. Créer un vrai championna­t du monde. Une course à Sepang (Malaisie, ndlr) vient d’intégrer le calendrier. Les saisons s’étendent de l’automne à l’été suivant, afin que le Japon accueille la finale. Ils bossent bien...

À propos de calendrier, celui du circuit Paul-Ricard compte  dates cette année. Mais seulement trois épreuves moto...

Ça, il faut le dire à Stéphane Clair, hein ! (Il se marre à nouveau). Le Castellet accueille trois belles épreuves. Après le Bol en , le championna­t de France Supermotar­d a réussi un retour gagnant le mois dernier. Ceci dit, je déplore bien sûr que les fans sudistes ne voient pas les Coupe de France Promosport­s, le FSBK (championna­t de France Superbike). Gardez en mémoire que le circuit Paul-Ricard n’a pas accueilli de courses pendant près de dix ans (de  à ). Il a été rénové d’abord et surtout pour l’automobile. Une société privée gère ses manifestat­ions comme elle le souhaite. Moi, je m’entends très bien avec Stéphane. Un directeur général ravi d’accueillir le Bol d’Or, je le sais.

Vous, on vous imagine ravi de voir Fabio Quartararo crever l’écran d’entrée en MotoGP. Surpris aussi ?

Oui, mais qui n’est pas surpris ? A  ans, un garçon qui enchaîne des pole positions et des podiums aussi vite dans la catégorie reine possède obligatoir­ement un potentiel hors norme. Il avait déjà fait forte impression lors de ses débuts en Grand Prix Moto, rappelez-vous. Désormais, les planètes sont alignées, semble-til. Marc Marquez en personne le désigne comme son adversaire numéro . Pour nous, Fabio est un magnifique porte-drapeau.

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(Photo Frank Muller)

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