Gérard Oury : le mobilier de sa villa tropézienne aux enchères
Le 5 octobre, Artcurial dispersera le mobilier de la maison de Gérard Oury, aujourd’hui propriété de sa fille, Danièle Thompson
Dans les années 70, Gérard Oury décide de faire construire une magnifique villa sur les hauteurs du village de SaintTropez. Le réalisateur de « La Grande Vadrouille » y vivra aux côtés de Michèle Morgan et de sa fille Danièle Thompson. Ce sera son unique maison. Le 5 octobre, Artcurial dispersera à Paris le mobilier de cette demeure mythique, aujourd’hui propriété de la réalisatrice Daniele Thompson, qui a abrité 50 ans de vie, de moments de travail intense et de grands bonheurs. C’est à la fin du tournage de Rabbi Jacob (1973) que toute la famille passe le premier été dans la demeure des Oliviers, baptisée d’après le nom du restaurant qui abrita le premier rendez-vous de Michèle Morgan et Gérard Oury. Le couple s’y installe dans des appartements séparés : Michèle Morgan au rez-de-chaussée, où se trouve encore sa bibliothèque en métal chromé (estimation : 500 – 1 000 € ) ; Gérard Oury au premier étage, où sont installés des fauteuils Pierre Paulin (estimation : 300 – 500 € ).« Le Corniaud et la Grande Vadrouille ont évidemment tout changé dans
notre vie. Jusque là, mon père avait toujours tiré le diable par la queue, et tout d’un coup, il pouvait vivre dans un confort qu’il n’avait même pas imaginé. », écrit Danièle Thompson dans son livre
« Gérard Oury – Mon père, l’as des as » (2019). Dans cette maison sera écrit le scénario du Coup de parapluie (1980), puis de l’As des As (1982), de Lévy et Goliath (1987) ainsi que celui de La Reine Margot (1994), de Fauteuils d’orchestre (2006) et de Cézanne et moi (2016). A la mort de son père en 2006, Danièle Thompson se réapproprie ce lieu chargé de souvenirs, lui donnant une atmosphère blanche et épurée, tout en préservant l’architecture d’origine conçue par l’architecte Philippe Tallien. On y admire dès lors des meubles aux lignes simples comme un vaste canapé d’angle Cassina (estimation : 2000 – 4000 € ), des tables basses « Neolitico Penta » de Massimo Morozzi (estimation : 800 – 1 500 € ), ou bien un tirage photographique d’une scène culte de La Grande Vadrouille (estimation : 800 – 1 500 € ). Deux sculptures monumentales de l’artiste chinois Wang Du ont également investi la demeure : « The Business » (estimation : 35 000 – 45 000€ )et « Le Baiser », (estimation : 40 000 – 60 000 €), dont une oeuvre identique est conservée dans les collections du centre Pompidou. La vente dispersera aussi plusieurs meubles signés dans les années 70 par le décorateur renommé François Catroux, notamment : une grande console (estimation : 3 000 – 5 000 € ), ou bien des lampes en métal blanc (estimation : 2 000 – 4 000 € ). Une formidable opportunité pour les collectionneurs de s’offrir un bout d’histoire d’une des plus grandes familles du 7e art.