Monaco-Matin

« Ce qui me manquera avant tout, ce sont les moments passés avec mon père »

Questions à Danièle Thompson

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Cette vente signifie-t-elle que la villa change aussi de propriétai­re ?

Disons qu’elle n’est plus à vendre... Donc oui elle a trouvé un nouvel acquéreur ! Mais je reste très attachée à SaintTrope­z et continuera­i, j’espère, à y venir sur invitation de mes enfants !

La sélection a-t-elle été difficile ?

Tout n’est pas à vendre. Des choses ont été retirées, souvent des petits objets usuels pour lesquels j’ai un attachemen­t sentimenta­l... Des assiettes par exemple, pas les choses les plus précieuses. Je n’aime pas trop ce côté « conserver du patrimoine ». Pour moi, ce sont les moments passés dans cette maison avec mes proches et mon père qui comptent. J’espère donc que rien ne me manquera ! (rire) Mais je ne peux pas vous répondre maintenant parce que ça, je ne le saurai qu’après...

Comment s’est imposé ce choix tropézien pour votre père ?

Toute mon enfance, j’ai vu un homme avec des problèmes d’argent. Il était dépensier, joueur... Et puis sa vie a changé en  quand sort Le Corniaud suivi de La Grande Vadrouille que j’ai eu le bonheur de co-signer. Pour la première fois, il est à l’aise. Mon père a alors le bonheur absolu de se construire cette maison puisque le terrain acheté à la fin des années soixante était nu. Le choix de Saint-Tropez, c’est grâce à Michèle Morgan qui y passait des vacances avec son petit garçon avant de connaître mon père. Nous avons été de location en location avant qu’il ne réalise son rêve : cette maison toute blanche aux allures hollywoodi­ennes avec de grands espaces et peu de chambres.

Vous faites allusion aux « problèmes d’argent » paternels. Vous-même, vendez-vous pour cette raison ?

Je ne vends pas pour financer un prochain film ! (rire) En vérité, cette maison est très lourde à entretenir, les charges sont énormes et c’est un peu démesuré pour venir y écrire quelques semaines par an...

À un moment donné, ce n’est pas raisonnabl­e... J’en ai profité pendant cinquante ans. Et j’en suis arrivée là. Ce n’est plus un crève-coeur de m’en séparer.

Est-ce important d’avoir des objets accessible­s à tous ?

Oui, cela me fait plaisir que des gens acquièrent des objets parce qu’ils nous ont appartenu.

Où en est la fameuse série « tropézienn­e » autour de la figure de votre voisine Brigitte Bardot qui déjeuna ici il y a  ans ?

Elle est toujours en écriture avec mon fils Christophe­r ! Ce sera sur France Télévision­s. Elle comptera  x  mn pour la saison . C’est à la fois le portrait d’une jeune femme de  à  ans au destin insensé, et à travers elle, celui d’une époque, les années cinquante-soixante et de la condition féminine.

Avez-vous échangé avec BB ?

Oui mais par lettres uniquement. Je ne veux pas la déranger. Elle m’a dit qu’elle me faisait confiance et maintenant on se fout la paix. Je n’ai aucune intention de faire quelque chose de désagréabl­e pour elle. Ce sera romanesque et librement inspiré de la réalité. Nous commençons tout juste à chercher celle qui l’incarnera. Une créature de rêve avec de la personnali­té. J’espère que ce sera une découverte !

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