Se déplacer autrement
Les transports sont le secteur le plus émetteur de gaz à effet de serre. « Pour réduire l’usage de la voiture, il faut proposer des transports en commun, abordables et efficaces », prône Jean-Pierre Gattuso, expert du GIEC. A Nice, avec la mise en service de la ligne 2 du tram’, la Métropole table sur «20000 voitures en moins sur la Prom’. »
Du côté d’Antibes, c’est le « bus-tram » qui monte en puissance : en décembre il permettra de relier le centre-ville à Sophia Antipolis en 20 minutes.
Mais, du côté du train, les Azuréens font souvent les frais de retards, annulations… Et la fréquence n’est pas toujours à la hauteur. Le doublement du cadencement des TER est annoncé… mais pas avant 2033.
Pourtant, Philippe Gessler, expert en réseaux de transports a notamment établi comment, avec le réseau existant, l’offre pouvait être améliorée de pointe.
« Si on glisse le TGV dans la trame des autres trains on arrive à faire passer plus de TER. Mais pour y parvenir, on doit ralentir un peu le TGV, d’un ordre de grandeur de 3 voire 4 minutes. Ces ajustements permettent de densifier l’offre. Pour augmenter les cadences, il faut que l’intervalle soit le plus court possible entre deux trains, et que la signalisation soit régulière le long du parcours. »
Autre piste pour limiter l’usage « individuel » de la voiture : le covoiturage. Alors que sur la Côte d’Azur, 1,8 million de déplacements sont enregistrés chaque jour (d’après la dernière enquête ménagesdéplacements), la moyenne s’établit à 1,35 personne par véhicule. Or en passant de 1,35 personne par voiture à 2, le nombre de véhicules en circulation diminuerait de près d’1/3 d’après des simulations (1). Aux heures réalisées dans le cadre de l’enquête ménage déplacements. Et les émissions de CO2 seraient réduites. Pour développer cette pratique, dans le Var une plateforme utile a été mis en place : « Covoit83 ».
Et dans les Alpes-Maritimes, le Département travaille à la création d’un outil. Exemple à suivre : le site « Covoituragegrandlyon » qui a permis de passer de 2 000 covoitureurs à plus de 15 000 utilisateurs en 7 ans.
Autre clé : l’aménagement de parkings de covoiturage pour faciliter cette pratique, aux entrées et sorties d’autoroute, et le long des grands axes de circulation. (1). Ingénieur dans une société suisse qui a réalisé une étude sur le réseau azuréen.
Développer le vélo
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Les Alpes-Maritimes et le Var ne figurent pas dans le peloton de tête des territoires cyclables en France.
« La part du vélo dans les déplacements, à Nice est actuellement de l’ordre de 1,5 %. Or le Plan Vélo National ambitionne d’atteindre 9 % à l’horizon 2024 et le Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Égalité des Territoires : 12,5 % de part modale vélo en 2030, » avait pointé Benoît Derijard, chercheur au CNRS et co-auteur d’une tribune publiée en juin dernier dans nos colonnes.
Si le réseau progresse, ceux qui se déplacent à bicyclette dénoncent le manque de sécurité, frein numéro 1 au développement du vélo.
« À Nice, il y a 70 kilomètres de voies, dont les deux tiers ne sont pas en site propre, poursuit l’association «Niceà vélo », qui plaide pour un vrai réseau sécurisé : « Il faudrait 350 km de voies pour que les gens lâchent leur voiture. »