Une cérémonie en mémoire des Harkis place des Victoires
Dans le cadre de la journée nationale d’hommage aux Harkis, une cérémonie s’est tenue hier place des Victoires. En présence d’élus, d’autorités, de porte-drapeaux, d’anciens combattants et de citoyens.
Une fois n’est pas coutume, le maire Jean-Claude Guibal s’est attaché à exprimer quelques mots en préambule. À l’époque de l’abandon des Harkis – en 1962 – il était étudiant.
« Je lisais Camus et je trouvais bouleversant ce qu’il se passait de l’autre côté de la Méditerranée. Cette amitié entre les peuples qui progressivement se transformait en distance – pour se terminer en haine », se remémore l’élu. Insistant sur un point : la France ne s’est pas comportée comme elle aurait dû.
« Elle a oublié qu’elle était dans ces pays pour apporter les valeurs de la République », clame-t-il.
Et quand, suite aux accords d’Evian, Harkis et pieds noirs ont été embarqués sur des bateaux, c’est un sentiment de « blessure » et de « honte » qui l’a habité.
« Les Harkis étaient – arabes ou pas – des hommes qui nous ont fait confiance. Ils ont eu à choisir entre le FLN et la France, rappelle Jean-Claude Guibal. Nous avions pour devoir d’honorer cette confiance. » Mais l’histoire – féroce – a été tout autre.
« Ils ont été masqués, implantés dans des villages comme s’ils étaient encore en Kabylie. Notamment dans la Roya – le plus haut possible… »
De son point de vue, il est aujourd’hui fondamental de consacrer une journée à leur mémoire. Parce qu’ils ont été trop longtemps « oubliés et sous-estimés ». Parce que la France a encore « une dette envers eux ».
Avant que six gerbes ne soient déposées, le sous-préfet, Yoann Toubhans, lit le message de la secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées. Où il est notamment mentionné – qu’« alors qu’ils attendaient la fraternité nationale, la France ne les a pas accueillis dignement. À la perte de repères s’est ajoutée la relégation sociale. »