Monaco-Matin

Ouvrage de l’Agaisen de la ligne Maginot, suivez le guide !

- CAROLINE GERE

C’est sous la pluie que le fort de l’Agaisen a ouvert ses portes pour accueillir plus de 170 personnes (adultes et enfants confondus) dimanche dernier, venues profiter d’une visite guidée de l’ouvrage de la fameuse ligne Maginot alpine, bâti dans les années 1930 sur les hauteurs de Sospel.

Ses infrastruc­tures souterrain­es (galeries, centrale électrique, ascenseurs, blocs de combat, etc.), à la pointe de la technique de l’époque, occupent tout le sommet du mont Agaisen : une petite ville dont les artères se situent 20 mètres sous terre. Les 400 soldats que le fort abritait participèr­ent avec succès aux combats de juin 1940 contre l’armée italienne dans la vallée de la Bévéra, et à l’appui du feu lors de la bataille de l’Authion contre l’armée allemande en 1945, notamment grâce à la tourelle dont l’ouvrage est équipé.

Dans les entrailles d’un ouvrage militaire classé aux Monuments historique­s

Le fort n’étant ouvert au public que rarement et ponctuelle­ment (4 dimanches en été), les Journées européenne­s du patrimoine sont donc essentiell­es pour l’associatio­n EO3 Agaisen, une équipe dynamique de passionnés qui assurent l’entretien de l’ouvrage tout au long de l’année.

Il est dix heures passées, et Jacques Poncin, membre de l’associatio­n et responsabl­e des visites, rassemble un premier groupe prêt à partir avec un guide pour une visite commentée : « C’est une journée importante pour nous car elle permet de présenter l’ouvrage à beaucoup de gens. Comme la Journée du patrimoine est très médiatisée, les visites en continu de 10 heures à 17 heures brassent énormément de visiteurs. » Pour l’occasion, une dizaine de bénévoles sont présents et accueillen­t le public, tout en se relayant pour poursuivre la restaurati­on et l’entretien du site en permanence : « Les visiteurs peuvent ainsi voir l’ouvrage en vie ! » En effet, la particular­ité du site réside dans les remarquabl­es travaux de restaurati­on dont il fait l’objet depuis près de trente ans – et dont la qualité lui a valu une inscriptio­n à l’inventaire des monuments historique­s en 2016 – ce qui rend la visite du chantier des plus instructiv­e. L’ouvrage, conçu comme un bateau où l’équipage peut vivre en autonomie pendant 3 mois, dispose encore de la totalité de son équipement, et tous ses organes sont en bon état de fonctionne­ment. Entretenu par l’armée jusqu’en 1991, l’ouvrage a été repris dès l’année suivante par les bénévoles et n’a ainsi jamais été laissé à l’abandon. Renseignem­ents : www.facebook.com/AgaisenEO3/ Richard Lavalle, président EO3 Agaisen : 06.20.37.38.27.

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La visite commentée est assurée, entre autres, par Richard Lavalle, président de l’associatio­n EO Agaisen, qui présente ici le plan de l’ouvrage. (Photos C. G.)
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À gauche : gestion de l’espace optimisée pour la garnison : un seul lit pour  soldats en rotation qui faisaient les « trois-huit ». À droite : l’infirmerie.
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