étudiants pour la rentrée des changements
Le 1er janvier, l’université de Nice Sophia-Antipolis disparaîtra. Place à l’université expérimentale Côte d’Azur pour une autre organisation des études qui est en cours. Gros plan
Pour les campus azuréens, la rentrée 2019 est celle de tous les changements. Une « révolution » enclenchée par la mort annoncée, par décret ministériel, de l’Université Nice-Sophia Antipolis. Le 1er janvier, elle disparaîtra après cinquante-cinq ans d’existence. Place à l’Université Côte d’Azur sur un nouveau modèle à construire (Nice-Matin du 16 septembre).
« Avec l’École polytechnique et l’université de Valenciennes [Nord], nous sommes les seuls en France à avoir reçu le statut d’université expérimentale », pointe Jean-Marc Gambaudo qui, jusqu’au 1er janvier, préside avec Emmanuel Tric les destinées des campus azuréens et des établissements associés. Et c’est ensemble qu’ils ont tenu, hier, au château Valrose, leur dernière conférence de presse pour dépeindre le tableau de la rentrée et rappeler les grandes orientations.
Zéro impact pour les étudiants
Qui dit université expérimentale dit nouvelle organisation des études. Justement, elle vient de se mettre en place. D’un côté les licences organisées par modules d’enseignement et par portails disciplinaires pour permettre aux étudiants de se spécialiser dès la L2, de l’autre des écoles universitaires de recherche (EUR) gérant les masters et doctorats en lien avec les labos de recherche. «Iln’ya pas de sous université, martèle Jean-Marc Gambaudo. Les licences et les EUR fonctionneront ensemble. »
Quelles conséquences pour les maregionsud.fr 29 400 étudiants azuréens inscrits à cette rentrée, soit quasiment autant que l’an passé ? « Aucun impact. Pour les étudiants, cette rentrée est transparente, insiste Stéphane Azoulai, vice-président chargé de la formation, et elle s’est bien passée. Toutes les licences, même celles en tension comme le Staps [fac des sports] sont en ordre de marche. »
Tutorat en L très apprécié
Sur les 58 500 voeux formulés via Parcoursup pour intégrer les campus azuréens, 31 300 ont été confirmés. Selon le vice-président chargé de la formation, tous les feux sont au vert : « La quasi-totalité des candidatures dans les filières non-sélectives a reçu une réponse favorable, y compris en Staps. » Pour soutenir les étudiants en difficultés ayant reçu une réponse « oui si » à leurs voeux en L1 des dispositifs d’aide ont été instaurés. Quel résultat ? « C’est trop court pour faire le bilan, car ils ont été créés l’an dernier, répond Emmanuel Tric. En revanche, ce dispositif a du succès. En staps, on a constaté que des étudiants de L1 non identifiés en difficultés ont demandé à intégrer ce dispositif, et que d’autres à qui l’on a proposé de le quitter pour intégrer une L1 normale ont refusé. »
« Pas de privatisation »
Si en licence, le nombre d’étudiants reste stable, en doctorats, il progresse, grâce à l’arrivée d’étudiants hors académie. « C’est notre nouvelle organisation qui les attire », soutient Jean-Marc Gambaudo. Et d’expliquer que la création des EUR va permettre de muscler les formations masters et doctorats en lien avec les labos pour répondre aux besoins des entreprises. « Ne cherchez pas une privatisation de l’université, car il n’y en a pas, s’exclame-t-il. Les droits d’inscriptions sont fixés nationalement et le resteront. » Selon lui, cette trajectoire, articulée sur des masterlabos de pointe, est la bonne : «3% des ressources du CNRS sont investies ici, à l’université. Si ce budget baisse, nous deviendrons une variable d’ajustement avec le risque de devenir un satellite d’AixMarseille. »
Deux nouveaux campus
Attirer des enseignants-chercheurs de renom dans les labos, doper les masters et la recherche en les spécialisant sur des thèmes forts : c’est la trajectoire à suivre pour que l’Université Côte d’Azur accroisse sa réputation internationale. Un thème est déjà trouvé et étudié : l’intelligence artificielle « et nous allons mettre le paquet dessus », avertit le président de l’UCA. Un autre est en préparation, tournant autour de la silver économie et du vieillissement. S’ajoutent aussi 400 projets de recherche en cours à l’Université financés par les 15 millions annuels de l’Idex (initiatives d’excellence). Des projets à tenir pendant que sont édifiés deux nouveaux campus : l’Institut méditerranéen du risque et du développement durable (Imredd) à Nice, dans l’Eco-Vallée, et le campus cannois Bastide-Rouge centré sur les nouveaux médias et la création. Deux campus livrés en janvier pour une mise en service à la rentrée 2020.