DENISE FABRE : « AU DÉPART, UN VRAI BULLDOZER »
Denise Fabre est inconsolable.
« Jacques et Bernadette Chirac font tous les deux partie de notre vie », témoigne l’ex-speakerine. Son plus grand souvenir remonte à :
« J’étais sur Europe où l’on m’avait confié la tranche h- h. » À cette époque, il n’y avait que trois autres radios : RTL, RMC et France Inter.
« Nous avions donc une grosse, très grosse écoute. »
Denise Fabre animait alors un programme d’un genre nouveau :
« C’était une émission où je faisais parler les hommes politiques de tout… sauf de politique. » Ce jour-là, se rappelle l’élue niçoise, le plateau s’était déplacé à Marseille et recevait un invité exceptionnel en la personne de Jacques Chirac.
« Je l’avais trouvé beaucoup plus sympathique dans la vie qu’il ne l’était à la télé. Comme François Mitterrand au début, Chirac ne maîtrisait pas totalement l’outil télévision. Le seul qui avait su le faire spontanément étant le général de Gaulle. Chirac, donc, n’était pas à l’aise, mais il s’est détendu par la suite. »
Denise Fabre garde d’autres images : « D’abord, celle du jeune premier que rien ne pouvait arrêter. Au départ, c’était un vrai bulldozer ! » Elle revoit aussi « le duo qu’il formait avec Giscard », apparaissant comme
« un renouvellement de la vie politique ». Lui reviennent enfin à l’esprit « les débats épiques avec Georges Marchais, orchestrés par Elkabbach ». Elle n’en manquait aucun : « Me trouvant loin des studios, à Cognacq-Jay, je ne pouvais pas y assister. Mais toute la régie se délectait de ces duels : c’était notre récré. »
Plus sérieusement, Denise Fabre rend justice à Jacques Chirac de «sa position courageuse au moment de la guerre en Irak » et du « merveilleux discours » prononcé par son ministre des Affaires étrangères Dominique de Villepin devant le Conseil de sécurité de l’ONU.
« Je pense à Bernadette, que j’ai rencontrée il y a des années et qui vient souvent à Nice. J’avais été, comme beaucoup, touchée par le drame que les Chirac avaient vécu avec la perte de leur fille. »