Sa jeunesse au Rayol : « Je lui ai mis un coup de pied aux fesses
L’arrivée au Rayol-Canadel du jeune Jacques Chirac, fils unique d’Abel et MarieLouise Chirac, se fait dans la précipitation de l’invasion allemande de juin 1940. Sa famille fuit la capitale dans le sillage du célèbre avionneur Henry Potez, dont le père est le directeur général. Chaque matin, le petit Jacques, alors âgé de huit ans, quitte la villa Casa Rosa et marche une heure pour se rendre à l’école communale du Rayol.
« Sur les photos d’époque, il a la raie à gauche, et une petite mèche sage court sur son front. Son nez frémissant semble déjà à l’affût du monde. (...) Il a deux faces, en vérité. C’est le Petit Prince et c’est Gavroche. Côté pile : le fils unique. Côté face : le sauvageon », écrit Franz-Olivier Giesbert dans sa biographie (Seuil, 1987). Coup de pied aux fesses
Un trait de caractère qui n’avait pas échappé à Paul Triboulet, chauffeur routier chez Potez... « Un beau jour, j’ai aperçu le petit Jacques et son camarade Darius Zunino qui desserraient le frein à main de mon camion. Imaginez ma frayeur... Je les ai pourchassés et j’ai mis un coup de pied aux fesses à celui qui courait le moins vite. En l’occurrence Jacques Chirac ! », racontait-il à notre ex-collaboratrice Francine Brochot en 2001. Ce sont les deux mêmes qui, au grand dam de leurs parents, s’amusaient à couper les fils de téléphone des Allemands disséminés dans le maquis !
Figure politique nationale, Jacques Chirac gardera toujours un lien fort avec son compère Darius, tout comme avec l’ancien maire du Rayol, Etienne Gola, qu’il connut chef jardinier du Domaine. « Lorsqu’il se retrouva en maison de retraite, il lui téléphonait tous les lundis », témoigne André Delmonte.
En août 1995, devenu Président, Jacques Chirac retrouva en la chapelle du Rayol son institutrice Marie-Claire Superchi, aujourd’hui disparue, entourée