Albert II : « Un homme d’une grande humanité »
Le souverain, en évoquant des souvenirs politiques et personnels, a salué hier la mémoire de l’ancien président français, qu’il avait rencontré à de nombreuses reprises
Avec émotion, hier, le prince Albert II a fait une pause de quelques minutes dans son agenda chronométré pour saluer la mémoire de Jacques Chirac. Alors prince héréditaire, il était aux côtés du prince Rainier III pour accueillir le président Chirac en 1997, au cours d’une visite officielle en Principauté. À son tour, Jacques Chirac avait été le premier chef d’État à recevoir le souverain fraîchement intronisé au cours de l’été 2005.
Monseigneur, quel souvenir conserverez-vous de Jacques Chirac ?
Le président Chirac et son épouse ont toujours été très proches de ma famille. C’était un homme d’une grande sympathie, très affable, qui mettait tout de suite à l’aise. Il était aussi d’une grande humanité, dans son propre style. C’était quelqu’un avait qui il était possible de dialoguer pour trouver des solutions intéressantes, non seulement pour les relations entre nos deux pays, mais aussi pour le monde.
Vous vous souvenez
d’échanges en particulier ?
Je me souviens des premiers contacts personnels que j’ai eus avec lui, au travers du Comité international olympique, alors qu’il accompagnait une des premières candidatures de Paris aux Jeux Olympiques au début des années . J’ai toujours une photo dans mon bureau d’ailleurs, prise à l’occasion d’une de nos premières rencontres.
Pour la Principauté, il aura été le président français qui a renouvelé les accords francomonégasques…
En effet, il a mis tout son poids derrière cette ratification des nouveaux accords francomonégasques et j’en étais très heureux. Je me souviens d’ailleurs de la signature de ces accords, à l’Élysée en novembre , qui a été un moment fort de nos relations.
Depuis sa disparition, les images de son discours pro-écologie en reviennent en boucle. Avec ses mots très forts : « La maison brûle et nous regardons ailleurs ». L’Histoire retiendra-t-elle qu’il fut précurseur à défendre l’environnement selon vous ?
Bien sûr, mais on ne retiendra pas que ça. Il avait prononcé ce jour-là un discours très fort et très engagé, qui avait marqué les esprits. Malheureusement, aujourd’hui, la maison brûle toujours. Et il y a toujours, moins qu’avant, des gens qui regardent ailleurs.