Les écoliers des Révoires apprennent le langage .
À l’instar des autres établissements du public, les écoliers des Révoires ont un cours hebdomadaire de coding, comprendre de la programmation. Ils apprennent, par exemple, à diriger un automate
14 heures à l’école des Révoires. Ce jeudi-là, les écoliers de CM2 en uniforme ne sont ni en train de jongler avec les chiffres, ni en train d’étudier la subtile langue de Molière, ni en train d’apprendre l’histoire ou la géographie. Cette heure de cours hebdomadaire, plus détendue, est consacrée au coding. Traduire : la programmation. En bref, c’est un langage informatique utilisé pour développer des logiciels ou encore faire marcher des robots. « Il ne faut, bien sûr, pas imaginer une programmation comme les informaticiens, sourit Isabelle Biancheri, directrice de l’école. Mais ce sont eux qui vont faire marcher les machines. Ils apprennent un nouveau langage comme on apprend l’alphabet. » Objectifs affichés par l’Éducation National : livrer aux élèves du public les clés du monde actuel, de ce XXIe siècle où le tout-numérique est roi, et les éduquer à la citoyenneté numérique.
S’amuser en travaillant
Dans la classe, force est de constater que l’enthousiasme est de mise. « On fait du travail en s’amusant. Ce qui est drôle, c’est de voir la réussite de nos actions. Ça peut nous aider pour nos futurs métiers si l’on veut créer des jeux ou des applications », commente l’un des écoliers.
À sa table, l’atelier en cours est sans doute le plus parlant pour un néophyte. Selon un scénario préétabli, les enfants ont pour mission de diriger un automate, répondant au nom de Bluebot, en différents lieux d’une carte de la ville. « Sur un clavier de programmation, les enfants vont placer des cartes programmées pour exécuter une instruction », explique Sandrine Khorn, l’enseignante et formatrice. En l’occurrence, un pivotement ou une direction. Une fois la programmation achevée, les élèves activent la bête robotisée par Bluetooth, laquelle exécute leur demande. Enfantin, non ?
« Comprendre le monde »
Les autres ateliers sont radicalement différents. Ici, les enfants travaillent sur tablettes où ils associent des blocs d’instructions en vue d’obtenir une action. Là, ils apprennent à programmer tout en réalisant des productions artistiques : une activité dite « débranchée », c’est-à-dire sans outils numériques ou informatiques. Enfin, plus ludique encore, le jeu de société où, en conducteurs de drones, les élèves doivent conquérir une planète en construisant des bases. Seul moyen : élaborer un programme en binôme.
« La programmation c’est réellement transversal, confie l’enseignante. Ce n’est pas juste de l’informatique. C’est aussi des arts plastiques, de la lecture et compréhension, de la production d’écrits, de la vie citoyenne avec le respect des règles. Et cela apporte son lot de compétences : le travail en équipe, l’esprit critique et la résolution de problèmes. »
Et l’intérêt pédagogique dans tout cela ? « On vit dans un monde de plus en plus connecté au numérique. Soit on les laisse être des consommateurs passifs, soit on leur permet de comprendre le monde qui les entoure et donc de pouvoir agir et s’y confronter. On démystifie le numérique. On leur apporte de la créativité. A eux, ensuite, d’imaginer une histoire et de développer un programme. »