Six mois de prison avec sursis pour un différend réglé à la hache
La veille du réveillon de Noël 2017 avait été un peu agitée, à la sortie de la discothèque Le Brummel, avenue Carnot. Hier, deux Marseillais de 22 et 24 ans comparaissaient à la barre du tribunal correctionnel de Nice. Ils étaient poursuivis pour violences aggravées. Ce soir-là, les deux compères étaient venus de Marseille avec leurs copines pour faire la fête à Menton. Ils devaient manger au resto, aller en boîte, dormir à l’hôtel et passer le réveillon dans la cité du citron.
« Vous êtes bûcherons ? »
Mais très vite, à leur entrée dans la discothèque, ils se font chambrer. Ils parlent, haut, avec un fort accent. Quelques individus les titillent. Les Marseillais le prennent mal, le ton monte. L’histoire s’est poursuivie dans la rue. Après avoir lâché leurs copines, parties rejoindre leur chambre d’hôtel, les deux hommes, fortement alcoolisés, sont revenus à la discothèque. L’ont-ils fait dans l’intention de régler le différend ? Hier, ils ont affirmé que non. Toujours est-il qu’à deux contre plus de dix, ils ont échangé quelques bourre-pifs dans la rue, tenant tête au groupe. Et pour cause : ils brandissaient, menaçants, une hache de bûcheron rouge sortie de leur véhicule. Le président, pragmatique : « Quel est l’intérêt d’avoir ça dans votre voiture ? Vous n’êtes pas bûcherons ? Alors vous n’avez aucune raison d’avoir une hache. » Les prévenus regardent leurs pieds. Ils n’ont heureusement frappé personne avec. Ils seront embarqués un peu plus tard par la police.
Des zones d’ombre
À l’audience, de nombreuses zones d’ombre liées à des faiblesses dans le dossier sont apparues. De renvoi en renvoi, l’affaire remonte pourtant à deux ans. Tout en disant regretter, les Marseillais ont affirmé être victimes. « En aucun cas il ne peut s’agir d’une légitime défense », a rétorqué le procureur. Il a requis dix mois pour l’un, qui comparaissait détenu car il purge une peine pour trafic de stupéfiants. Et huit mois dont quatre avec sursis pour l’autre, libre à l’audience.
Me Marion Combe, leur conseil, a relevé les nombreuses faiblesses du dossier. « Vous ne pouvez pas vous contenter d’approximations », a-t-elle demandé au tribunal. Elle a finalement été partiellement entendue.
Les prévenus ont été condamnés à six mois avec sursis, avec une interdiction de séjour de cinq ans dans les Alpes-Maritimes. Ils devront en outre payer 200 euros aux parties civiles.