Monaco-Matin

Six mois de prison avec sursis pour un différend réglé à la hache

- GRÉGORY LECLERC gleclerc@nicematin.fr

La veille du réveillon de Noël 2017 avait été un peu agitée, à la sortie de la discothèqu­e Le Brummel, avenue Carnot. Hier, deux Marseillai­s de 22 et 24 ans comparaiss­aient à la barre du tribunal correction­nel de Nice. Ils étaient poursuivis pour violences aggravées. Ce soir-là, les deux compères étaient venus de Marseille avec leurs copines pour faire la fête à Menton. Ils devaient manger au resto, aller en boîte, dormir à l’hôtel et passer le réveillon dans la cité du citron.

« Vous êtes bûcherons ? »

Mais très vite, à leur entrée dans la discothèqu­e, ils se font chambrer. Ils parlent, haut, avec un fort accent. Quelques individus les titillent. Les Marseillai­s le prennent mal, le ton monte. L’histoire s’est poursuivie dans la rue. Après avoir lâché leurs copines, parties rejoindre leur chambre d’hôtel, les deux hommes, fortement alcoolisés, sont revenus à la discothèqu­e. L’ont-ils fait dans l’intention de régler le différend ? Hier, ils ont affirmé que non. Toujours est-il qu’à deux contre plus de dix, ils ont échangé quelques bourre-pifs dans la rue, tenant tête au groupe. Et pour cause : ils brandissai­ent, menaçants, une hache de bûcheron rouge sortie de leur véhicule. Le président, pragmatiqu­e : « Quel est l’intérêt d’avoir ça dans votre voiture ? Vous n’êtes pas bûcherons ? Alors vous n’avez aucune raison d’avoir une hache. » Les prévenus regardent leurs pieds. Ils n’ont heureuseme­nt frappé personne avec. Ils seront embarqués un peu plus tard par la police.

Des zones d’ombre

À l’audience, de nombreuses zones d’ombre liées à des faiblesses dans le dossier sont apparues. De renvoi en renvoi, l’affaire remonte pourtant à deux ans. Tout en disant regretter, les Marseillai­s ont affirmé être victimes. « En aucun cas il ne peut s’agir d’une légitime défense », a rétorqué le procureur. Il a requis dix mois pour l’un, qui comparaiss­ait détenu car il purge une peine pour trafic de stupéfiant­s. Et huit mois dont quatre avec sursis pour l’autre, libre à l’audience.

Me Marion Combe, leur conseil, a relevé les nombreuses faiblesses du dossier. « Vous ne pouvez pas vous contenter d’approximat­ions », a-t-elle demandé au tribunal. Elle a finalement été partiellem­ent entendue.

Les prévenus ont été condamnés à six mois avec sursis, avec une interdicti­on de séjour de cinq ans dans les Alpes-Maritimes. Ils devront en outre payer 200 euros aux parties civiles.

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