Monaco-Matin

Au « procès des bonbonnes », les proches d’Ornella Gilligmann tentent de la dédouaner

- EDITH BOUVIER / ALP

Au 5e jour des débats, la cour d’assises spéciale de Paris s’est concentrée sur la personnali­té d’Ornella Gilligmann, l’acolyte d’Inès Madani dans la tentative d’attentat à Notre-Dame. Toute la journée, la famille et les proches de la jeune femme se sont succédé à la barre. Tous la décrivent comme une personne généreuse, dotée d’un très fort caractère. Tous répètent, avec plus ou moins de naïveté, qu’Ornella Gilligmann ne peut être qu’une victime d’Inès Madani et de ceux qui tournaient autour d’elle. Même si son nom n’est jamais prononcé, tout le monde pense à Rachid Kassim, ce djihadiste décédé en 2017 qui, depuis l’Irak, a tiré les ficelles derrière la tentative d’attentat.

La demi-soeur d’Ornella Gilligmann décrit les dernières semaines avant les faits : « Elle s’est recroquevi­llée sur ellemême, elle passait son temps sur son téléphone, elle ne s’occupait plus de ses enfants. » Son frère est ensuite interrogé sur une conversati­on qu’a eue Ornella avec Abu Junayd (alias Inès Madani). « On sent qu’elle est déjà dans la phase de soumission », raconte-t-il.

« Vous cachez des choses »

À chaque proche qui quitte la barre, Ornella Gilligman présente ses excuses. Puis elle s’effondre en larmes dans le box des accusés. La mère de l’accusée, elle, tente de venir en aide à sa fille : « Elle a beaucoup évolué depuis trois ans. Elle a passé des diplômes et elle aide les gens en prison. Elle a beaucoup avancé. »

Enfin c’est au tour de son ex-mari de venir décrire la personnali­té d’Ornella. La jeune femme avait demandé le divorce afin d’épouser son nouvel amour, Abu Junayd, pseudonyme derrière lequel se cache sa future complice, Inès Madani. Malgré cela, il lui pardonne tout et décrit une femme déprimée depuis qu’elle avait arrêté de travailler. « J’avais promis de lui accorder plus d’attention mais je n’ai pas tenu ma promesse », regrette-t-il aujourd’hui. Plusieurs fois, le président du tribunal souligne ses incohérenc­es : « Vous voulez la protéger, mais on a l’impression que vous cachez des choses. Vous la desservez. » Avant qu’il ne quitte la salle, les yeux pleins de larmes, Ornella interpelle le juge : « Je voudrais que vous excusiez mon mari. Il essaie de me protéger. Il a baratiné. »

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