Monaco-Matin

Cancer du poumon : une chirurgie moins agressive

À la une L’équipe d’ORL de l’hôpital Sainte-Musse est la 1re en Paca à avoir accès en routine à un robot capable de traiter des cancers difficiles d’accès

- NANCY CATTAN ncattan@nicematin.fr

Ils se développen­t notamment à la base de la langue et dans certaines régions de l’amygdale. En forte progressio­n, les cancers ORL liés aux papillomav­irus (lire encadré) ont pour particular­ité de se localiser dans des zones très difficiles d’accès pour les chirurgien­s. Ce qui les contraint, lorsqu’une interventi­on est décidée, à réaliser des opérations très invasives, et délabrante­s. « Potentiell­ement, toutes les tumeurs peuvent être retirées. Mais la difficulté d’accès oblige parfois à les aborder par le cou, avec des suites lourdes et l’obligation de reconstruc­tion avec des lambeaux. Le recours au robot chirurgica­l est particuliè­rement intéressan­t dans ces indication­s. Il permet de passer par les voies naturelles : la bouche, sans générer de voie délabrante. L’interventi­on dure nettement moins longtemps, les suites sont beaucoup plus simples », indiquent les Drs Jonathan Barbut, Alain Bizeau, chirurgien­s ORL, et Charles Collet, chirurgien maxillo-facial à l’hôpital Sainte-Musse à Toulon (service du Dr Bruno Guelfucci). L’établissem­ent varois a choisi d’investir très tôt dans ce robot, composé de trois bras. « L’un tient la caméra, le second une pince, le dernier un bistouri électrique. Un dispositif miniaturis­é bien sûr, puisqu’il doit entrer dans la bouche », décrivent les chirurgien­s. Si ce recours au robot est privilégié, il n’est pas toujours permis. « Il faut que la configurat­ion anatomique soit compatible ; si la bouche ne s’ouvre pas suffisamme­nt par exemple, la résection de la tumeur au robot est exclue. »

Au-delà de la prouesse technologi­que, le robot « incarne », selon ces spécialist­es, la promesse d’une meilleure qualité de vie pour les patients. « Longtemps, la radiothéra­pie à forte dose, avec ses effets indésirabl­es à long terme, a été préférenti­ellement proposée à ces patients. Désormais, et grâce au robot, nous disposons d’une seconde thérapeuti­que peu invasive, avec des séquelles réduites. »

Une quarantain­e de patients bénéficien­t chaque année de cette chirurgie robotisée à Toulon. C’est encore peu. Mais, ce chiffre pourrait faire un bond. Parce que les cancers ORL liés à l’HPV continuent de progresser. Mais surtout parce que cette interventi­on étant de mieux en mieux maîtrisée, elle devrait être de plus en plus souvent proposée à des patients exclus aujourd’hui d’une chirurgie « classique ».

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(DR) De gauche à Droite, les Drs Bizeau, Barbut et Guelfucci, j’équipe d’ORL de l’hôpital Sainte-Musse à Toulon.

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