Claude Lelouch : « Je veux parler au coeur des gens »
Journée forte en émotion pour le réalisateur. Claude Lelouch était hier matin à Saint-Pierre-de-Féric pour inaugurer la place Francis-Lai (Lire ci-dessous). Son ami de toujours, disparu en novembre dernier à l’âge de 86 ans. Il est ensuite venu à la Victorine pour célébrer le centenaire des studios.
Vous n’y avez jamais tourné ?
Non, j’avais tourné La Bonne année à Cannes avec Claude Mann et Lino Ventura. On avait passé une journée ici.
Mais vous êtes engagé dans le projet de renouveau des studios ?
Chaque fois que je peux défendre le cinéma, j’y vais. Il a donné un sens à ma vie. Il faut sauver ces studios. Et puis, la Victorine a des très belles histoires à raconter. Il s’est passé plein de choses, ici. J’ai très envie de les voir réanimés.
Nice y est propice ?
La Côte d’Azur, c’est Los Angeles. Si on veut faire un Hollywood en France, c’est ici qu’il faut le faire. Si le projet est confié à des gens passionnés, on peut faire des choses formidables.
Vous aimeriez piloter le projet ?
Si j’avais eu vingt ans de moins, je me serais lancé. Mais je préfère consacrer le temps qu’il me reste à faire des films et créer des ateliers comme à Beaune.
Comment définiriez-vous le cinéma ?
C’est un art qui change tous les jours. Il est en constante évolution. Je viens de faire un film avec mon portable pour montrer toutes les possibilités de réalisation.
Et sa musique ?
La musique est un acteur. C’est elle qui parle le mieux à notre part d’irrationnel. Avec mes films, j’ai plus envie de parler au coeur des gens qu’à leur raison. La musique de Francis Lai était celle d’un ange. Elle a fait battre mes films pendant ans.