Fracture de clavicule : opérer pour récupérer plus vite
Soins Cet os, élément de charpente du squelette, peut se consolider seul lorsqu’il s’est fracturé. L’opération est proposée dans une optique de confort
Les cyclistes, qu’ils soient professionnels ou amateurs, connaissent bien la fracture de clavicule. Parce qu’ils ont davantage de risques que les aficionados d’autres disciplines sportives de se casser cet os lors d’une chute. Si, pendant longtemps, il leur était préconisé le repos, ils peuvent désormais bénéficier d’une intervention chirurgicale pour pouvoir reprendre plus vite leurs activités.
« La clavicule, située entre le sternum et l’omoplate est un os avec très peu de mobilité. Il joue un rôle de charpente et constitue une protection pour le poumon et les éléments vasculo-nerveux de la cage thoracique », décrit le Dr Nicolas Jacquot, chirurgien orthopédiste à l’IM2S (Institut monégasque de médecine du sport). Dans la plupart des cas, lorsqu’il y a fracture, c’est au tiers moyen : la zone située au centre de l’os.
« En principe, on n’a pas besoin d’opérer parce que la clavicule consolide très bien. Un traitement orthopédique avec anneaux va suffire », indique le spécialiste. Concrètement ce dispositif ressemble à une armature enfilée comme un gilet qui va permettre de bien positionner le dos et les épaules afin que l’os se répare correctement, dans le bon axe. Cela va éviter ou à tout le moins limiter la formation de ce qu’on appelle des cals vicieux (des bosses) parfois disgracieux.
Immobilisation totale
« Pour que la cicatrisation soit bonne, il faut impérativement porter les anneaux pendant 6 semaines jour et nuit sans interruption, insiste le Dr Jacquot. Les patients peuvent avoir du mal à respecter ces préconisations parce qu’elles sont contraignantes. Ils se plaignent parfois de démangeaisons et d’irritations de la peau, notamment aux aisselles à cause du frottement.
Et la tentation est grande de retirer les anneaux quelques minutes, par exemple pour prendre une douche. Il y a alors un risque que la fracture bouge. Idem s’ils forcent. Or si la fracture bouge, cela va retarder voire empêcher la consolidation (pseudarthrose) ou carrément augmenter la déformation osseuse (cal vicieux). »
Alors pour accélérer la convalescence, de plus en plus de patients – et pas seulement des coureurs cyclistes professionnels – choisissent de se faire opérer. « L’intervention est relativement simple ; elle est pratiquée en ambulatoire, rassure le chirurgien. Il s’agit de déposer une plaque sur la clavicule que l’on fixe avec trois vis de part et d’autre. Il n’y a aucune immobilisation postopératoire et, en principe, pas besoin de rééducation. » Seul inconvénient, comme l’opération est pratiquée à ciel ouvert, elle laisse une cicatrice. Sachant qu’une fracture non opérée peut laisser une bosse peu esthétique, l’argument est clairement peu probant. Pour le reste, les suites opératoires sont simples, un pansement à changer régulièrement pendant 15 jours. La reprise des activités est rapide : au bout de quelques jours seulement.
Pas obligé de retirer la plaque
L’ablation de la plaque est habituellement inutile mais elle est toutefois possible dès le sixième mois si le patient le souhaite. Comme pour n’importe quelle intervention, il y a toujours un risque infectieux et d’hématome. La particularité de cette intervention est qu’il s’agit d’une zone à risques : le poumon est à proximité et des vaisseaux et nerfs vont vers l’épaule. Globalement, l’intervention chirurgicale est fortement recommandée en cas de déplacement sévère (qu’on appelle diastasis), de fracture du 1/4 externe (car elle est très instable à cause de l’atteinte ligamentaire), de complications vasculo-nerveuses ou d’incarcération musculaire (c’està-dire quand le muscle est atteint).
Dans tous les autres cas, elle est laissée à la décision du patient. « Cette chirurgie dite de confort, est désormais largement plébiscitée par les sportifs, mais aussi par tous ceux qui souhaitent récupérer plus vite. »
Reprise rapide des activités grâce à l’opération Dr Nicolas Jacquot Chirurgien orthopédiste à l’IM2S