Le lipomodelage mammaire adapté pour la reconstruction Esthétique
Cette technique permet de redessiner la poitrine en apportant du volume grâce à la propre graisse de la patiente. Elle est particulièrement intéressante après un cancer
Le lipomodelage se base sur une idée simple : prélever de la graisse à un endroit du corps pour la réinjecter dans une autre zone. Cette technique de chirurgie reconstructrice est utilisée chez les patientes qui ont subi une mastectomie partielle ou totale suite à un cancer. Pour bien comprendre, après une ablation du sein, il est possible de réaliser une reconstruction mammaire – si tel est le choix de la patiente. Auparavant, on proposait la technique dite du lambeau. Elle consiste à prélever un lambeau de muscle et de peau (au niveau du dos ou de l’abdomen) qui est ensuite modelé à la place du sein. Sauf que l’opération reste relativement lourde et ajoute une cicatrice de plus.
Le procédé qui a aujourd’hui la faveur des chirurgiens gynécologues, à commencer par le Dr Abdi Bafghi (qui exerce à Nice et Monaco) est la pose d’une prothèse associée au lipomodelage : « Lorsque l’on implante une prothèse, il n’y a pas de continuité avec les tissus. On va donc injecter de la graisse pour constituer une sorte de talus sur lequel va reposer la prothèse. Cela permet d’obtenir un résultat naturel en évitant les interventions trop invasives telles que les lambeaux. »
Le spécialiste poursuit : «lelipomodelage mammaire peut aussi être utilisé dans le cadre d’un traitement du cancer conservateur, c’est-à-dire que seule une partie du sein comprenant la tumeur a été retirée. L’injection de graisse va permettre de combler le creux qui en découle et de retrouver une poitrine symétrique ». C’est donc intéressant pour gommer les conséquences de la chirurgie chez celles qui le souhaitent.
Attention, il est toutefois nécessaire d’attendre la fin des traitements. La radiothérapie peut par exemple abîmer les tissus, on envisagera donc le lipomodelage qu’à l’issue des séances. Les suites opératoires sont simples. Le fait que la graisse soit issue de la patiente elle-même fait qu’il n’y a quasiment aucun risque de rejet. L’intervention est réalisée en ambulatoire. Il faut juste vérifier la perte de volume a posteriori pour rectifier si besoin (lire encadré). L’avantage est que cette technique est mini-invasive. Elle ne laissera donc pas de cicatrices, ce qui est d’autant plus important pour ces femmes qui ont déjà dû faire face à l’ablation totale ou partielle d’un sein (voire des deux). Psychologiquement, cette dimension est à prendre en compte. Toutefois il y a un inconvénient également d’ordre psychologique : la nécessité de procéder en plusieurs temps nécessitant un retour sur la table d’opération. Une perspective qui peut être envisagée avec difficulté au sortir de l’épreuve du cancer. Le lipomodelage, comme la prothèse ou le lambeau dans le cadre d’une reconstruction mammaire après cancer sont pris en charge par la Sécurité sociale. Il est toutefois nécessaire de se renseigner sur d’éventuels dépassements d’honoraires.