Monaco-Matin

Le lipomodela­ge mammaire adapté pour la reconstruc­tion Esthétique

Cette technique permet de redessiner la poitrine en apportant du volume grâce à la propre graisse de la patiente. Elle est particuliè­rement intéressan­te après un cancer

- AXELLE TRUQUET atruquet@nicematin.fr

Le lipomodela­ge se base sur une idée simple : prélever de la graisse à un endroit du corps pour la réinjecter dans une autre zone. Cette technique de chirurgie reconstruc­trice est utilisée chez les patientes qui ont subi une mastectomi­e partielle ou totale suite à un cancer. Pour bien comprendre, après une ablation du sein, il est possible de réaliser une reconstruc­tion mammaire – si tel est le choix de la patiente. Auparavant, on proposait la technique dite du lambeau. Elle consiste à prélever un lambeau de muscle et de peau (au niveau du dos ou de l’abdomen) qui est ensuite modelé à la place du sein. Sauf que l’opération reste relativeme­nt lourde et ajoute une cicatrice de plus.

Le procédé qui a aujourd’hui la faveur des chirurgien­s gynécologu­es, à commencer par le Dr Abdi Bafghi (qui exerce à Nice et Monaco) est la pose d’une prothèse associée au lipomodela­ge : « Lorsque l’on implante une prothèse, il n’y a pas de continuité avec les tissus. On va donc injecter de la graisse pour constituer une sorte de talus sur lequel va reposer la prothèse. Cela permet d’obtenir un résultat naturel en évitant les interventi­ons trop invasives telles que les lambeaux. »

Le spécialist­e poursuit : «lelipomode­lage mammaire peut aussi être utilisé dans le cadre d’un traitement du cancer conservate­ur, c’est-à-dire que seule une partie du sein comprenant la tumeur a été retirée. L’injection de graisse va permettre de combler le creux qui en découle et de retrouver une poitrine symétrique ». C’est donc intéressan­t pour gommer les conséquenc­es de la chirurgie chez celles qui le souhaitent.

Attention, il est toutefois nécessaire d’attendre la fin des traitement­s. La radiothéra­pie peut par exemple abîmer les tissus, on envisagera donc le lipomodela­ge qu’à l’issue des séances. Les suites opératoire­s sont simples. Le fait que la graisse soit issue de la patiente elle-même fait qu’il n’y a quasiment aucun risque de rejet. L’interventi­on est réalisée en ambulatoir­e. Il faut juste vérifier la perte de volume a posteriori pour rectifier si besoin (lire encadré). L’avantage est que cette technique est mini-invasive. Elle ne laissera donc pas de cicatrices, ce qui est d’autant plus important pour ces femmes qui ont déjà dû faire face à l’ablation totale ou partielle d’un sein (voire des deux). Psychologi­quement, cette dimension est à prendre en compte. Toutefois il y a un inconvénie­nt également d’ordre psychologi­que : la nécessité de procéder en plusieurs temps nécessitan­t un retour sur la table d’opération. Une perspectiv­e qui peut être envisagée avec difficulté au sortir de l’épreuve du cancer. Le lipomodela­ge, comme la prothèse ou le lambeau dans le cadre d’une reconstruc­tion mammaire après cancer sont pris en charge par la Sécurité sociale. Il est toutefois nécessaire de se renseigner sur d’éventuels dépassemen­ts d’honoraires.

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(Photo d’illustrati­on Unsplash) Le lipomodela­ge mammaire permet de donner un aspect naturel à la poitrine après une reconstruc­tion.

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