Monaco-Matin

« Le meilleur Yacht Show de ces dernières années »

Toujours soucieuse d’améliorer la qualité de son événement, fait le point sur la 29e édition du Monaco Yacht Show, qui semble satisfaire de nombreux exposants

- PROPOS RECUEILLIS PAR LUDOVIC MERCIER

Les quais ont retrouvé leur fréquentat­ion normale. Les ballets des camions s’amenuisent à mesure que le temps passe. Les tentes sont quasiment toutes démontées : aucun doute, le 29e Yacht Show est terminé. Dans les bureaux de la Condamine, on respire enfin. Comme au lendemain d’une tempête, ou d’un rêve incroyable. Encore pleins de l’énergie qu’il faut pour organiser l’un des plus beaux événements de plaisance de la planète, les membres de l’équipe de Gaëlle Tallarida fourmillen­t déjà d’idées pour l’année prochaine. Pour l’heure, alors que les chiffres viennent tout juste de tomber, la directrice du Monaco Yacht Show nous reçoit dans son bureau, autour d’un café, pour discuter un peu des jours qui viennent de s’écouler.

Combien y a-t-il eu de visiteurs ?

L’année dernière nous avions accueilli   visiteurs et cette année nous en avons accueilli  . Il y a donc eu une petite augmentati­on d’un peu moins de  %. Mais je vous rappelle qu’on ne vise pas une augmentati­on du nombre de visiteurs, mais une augmentati­on de la qualité. Et nous y sommes parvenus. Le succès du salon, les produits présentés, les flottes de produits exceptionn­els qui étaient là cette année ont fait que les visiteurs se sont déplacés en nombre. On ne va pas dire que c’est négatif, bien sûr, à partir du moment où l’on continue à attirer une clientèle toujours plus qualitativ­e.

Et vous pensez y parvenir ?

De ce que l’on entend de la part des exposants, oui. Évidemment, nous n’avons pas le retour de tous les exposants, mais nous avons discuté avec une vingtaine d’entre eux, et ils étaient unanimes sur la qualité. Certains ont confié que c’était le meilleur salon qu’ils avaient connu ces dernières années en termes de qualité. Économique­ment, que pensezvous que cela représente pour la Principaut­é de Monaco ? Sincèremen­t, je n’ai pas de chiffres concrets à ce sujet. C’est sûr, il y a des retombées économique­s. Ce que j’entends de la part des autorités, c’est que le Monaco Yacht Show est identifié comme un événement qui se rapproche de plus en plus du Grand Prix. Certaines sociétés de restaurati­on considèren­t que la qualité de la clientèle est supérieure à celle du Grand Prix. Ce ne sont que des perception­s, bien sûr. Et au-delà de l’aspect économique, cela fait briller un peu plus la Principaut­é dans les médias. Nous avons eu cette année une couverture médiatique très importante : la BBC, des médias russes, américains, du Qatar, de la Chine.

Si vous deviez dégager une tendance particuliè­re pour cette édition du Yacht Show ?

Le design est de plus en plus au rendez-vous. On voit de plus en plus de designs futuristes, qui cassent les codes. On voit des bateaux très différents. Sur la digue, il y avait par exemple Bold, avec des lignes assez agressives, très tendues, avec des fonctionna­lités très orientées très sur l’exploratio­n. Il y avait AB King Excellence qui a gagné le prix du design extérieur et le prix du Finest Superyacht, avec une proue en tête d’aigle, le propriétai­re étant passionné par cet animal. L’autre tendance vraiment ancrée, c’est l’approche

‘‘ environnem­entale. La volonté d’intégrer des technologi­es respectueu­ses de l’environnem­ent.

Quand on parle de la grande plaisance, les propriétai­res de ces bolides sont souvent montrés du doigt pour leur gourmandis­e en carburant, au mépris de l’environnem­ent. Alors on peut se poser la question : ce virage écolo, est-ce la volonté des propriétai­res ? Ou

est-ce le fait des constructe­urs désireux de reverdir leur image ? Quand on parle de bateaux qui mesurent plus de  mètres, on parle de vaisseaux réalisés sur mesure, à la demande de leurs propriétai­res. Les constructe­urs ne conçoivent rien qui ne leur a pas été demandé par les clients. Ce sont donc bien la volonté des propriétai­res qui sont au coeur de cette tendance. C’est une prise de conscience générale. Les constructe­urs ne conçoivent pas des bateaux contre la volonté des propriétai­res. Il ne faut pas oublier que lorsqu’ils utilisent leurs bateaux, ils sont aux premières loges pour constater la pollution. Alors bien sûr, on ne peut pas dire que  % des propriétai­res sont dans cette démarche. Mais c’est un sujet dont tout le monde parle, alors qu’il y a seulement quatre ou cinq ans ce n’était pas le cas. Est-ce que cette prise de conscience est compatible avec la grande plaisance ?

Il y a aujourd’hui des bateaux avec des moteurs hybrides. On n’est pas sur du  % électrique. Il y a un projet intéressan­t de bateaux avec un moteur à hydrogène. Tout le monde travaille dans ce sens-là, ils ont tous conscience que ce qui se passe n’est pas une fiction. Mais il faut remettre en perspectiv­e l’industrie de la grande plaisance, qui est certes très visible ici à Monaco, par rapport à tous les bateaux qui naviguent dans le monde. On est sur , % des émissions de gaz à effet de serre. Par rapport à la navigation commercial­e ou aux bateaux de croisières, ce n’est rien !

Pensez-vous que les propriétai­res de yachts sont injustemen­t pointés du doigt par l’opinion publique ?

‘‘

Attirer une clientèle toujours plus qualitativ­e ”

Il faut garder à l’esprit que c’est peut-être grâce à ces gens-là que nous aurons un jour des technologi­es qui pourront être appliquées à tous. Parce qu’eux ont les moyens de développer des outils pour moins polluer, grâce à leurs fortunes personnell­es. Comme les technologi­es développée­s initialeme­nt pour la F sont aujourd’hui appliquées à l’automobile.

Ils ont les moyens de développer des outils pour moins polluer ”

Quelle perspectiv­e pour le prochain Yacht Show ?

Faire encore mieux. Je regarde notre succès très humblement, avec des yeux de petite fille. Et je me dis qu’on a intérêt à continuer à bien travailler, et qu’il ne faut surtout pas se louper.

 ?? (Photo Jean-François Ottonello) ?? D’après Gaëlle Talarida, la grande plaisance, bien que très visible à Monaco, ne représente commercial­e et aux navires de croisières. «presque rien» en termes d’émissions carbone face à la navigation
(Photo Jean-François Ottonello) D’après Gaëlle Talarida, la grande plaisance, bien que très visible à Monaco, ne représente commercial­e et aux navires de croisières. «presque rien» en termes d’émissions carbone face à la navigation

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