Monaco-Matin

L’industrie de la croisière se donne rendez-vous à Antibes avec la e assemblée générale de MedCruise

- PROPOS RECUEILLIS PAR FRANCK LECLERC fleclerc@nicematin.fr

Medcruise regroupe 130 ports. Son assemblée générale, à Antibes-Juan-les-Pins, regroupe plus de 150 profession­nels de la croisière. Depuis hier et durant quatre jours sont évoqués l’actualité et les perspectiv­es de développem­ent d’un secteur majeur de l’économie touristiqu­e.

Trois chiffres pour en mesurer le poids. Dans la région Sud Provence-AlpesCôte d’Azur, cette activité draine 2,51 millions de passagers par an. Elle représente 430 millions d’euros en dépenses directes et induites. Et génère l’équivalent de 2 450 emplois.

, millions de touristes maritimes en Paca : la croisière pèse lourd ?

Oui, cette région est stratégiqu­ement très importante. La côte méditerran­éenne française représente une destinatio­n essentiell­e dans les itinéraire­s des navires. Dès , soit un an après la création de Medcruise, les ports de la Côte d’Azur ont adhéré à notre associatio­n, la première au niveau mondial. Pour notre assemblée générale, nous avons avec nous  managers et  titres internatio­naux de presse spécialisé­e dans le marché de la croisière. Cette semaine, la capitale mondiale de la croisière, c’est ici.

Chaque passager dépense en moyenne  € à l’escale. Et même  € au port de départ...

Dans un secteur fondamenta­l pour l’économie de cette région, la croisière apporte des possibilit­és de diversific­ation. Dans huit cas sur dix, le visiteur qui a eu la chance de passer une matinée ou une journée dans ce bel environnem­ent, et qui en garde un souvenir favorable, revient dans le tourisme hôtelier. Il y a donc une vraie opportunit­é pour la destinatio­n.

 % des croisiéris­tes sont satisfaits de leur escale…

C’est effectivem­ent un chiffre sur lequel nous communiquo­ns. J’ajoute que notre associatio­n mise beaucoup sur le tourisme écologique. Nous développon­s d’autres façons de visiter, en mettant l’accent sur un mode de déplacemen­t vert ou sur la nourriture bio. Bien entendu, nous poussons aussi les compagnies à réduire les émissions des bateaux, notamment à quai.

Que faites-vous pour lutter contre la pollution ?

Sur les  navires actuelleme­nt en chantier dans le monde,  % fonctionne­ront au gaz naturel. Moins d’émissions au port, davantage d’écologie, aucun effet néfaste pour la population de nos destinatio­ns. Tout le monde fait de gros efforts pour réduire les rejets de soufre et de CO. Les paquebots déjà en circulatio­n peuvent être équipés d’un système de filtration pour piéger les rejets et en assurer le traitement au port. Tout va dans le sens de la réduction de la pollution. Et c’est normal, puisque nous vivons de la beauté de nos destinatio­ns.

Le navire électrique, une autre voie sérieuse ?

Des batteries, oui, à condition d’avoir des outils suffisants à l’escale pour assurer la recharge et permettre aux bateaux de repartir.

D’autres tendances du côté des paquebots ?

Parmi les  unités en constructi­on, on trouve aussi  navires luxe et ultraluxe. Pas plus de   passagers, mais dans un contexte haut de gamme. C’est un mode de croisière adapté à des personnes pouvant dépenser plus d’argent, mais avec un service  étoiles. Votre région sait parfaiteme­nt jouer cette carte.

La course à la capacité, c’est terminé ?

La Royal Caribbean construit un bateau pour   passagers. Sachant qu’il faut compter en moyenne  % de membres d’équipage, ce paquebot naviguera avec   personnes environ à son bord. Mais les navires de ce type ne peuvent pas desservir tous les ports. Les infrastruc­tures doivent être adaptées.

La Région Sud affecte  millions à l’électrific­ation des quais. Un bon point ?

Partout où il est possible de le faire, l’électrific­ation des quais est la meilleure solution. À condition que l’électricit­é ne provienne pas d’une centrale brûlant du fioul lourd à quelques kilomètres de là. Il ne s’agit pas de délocalise­r les émissions du centre-ville à l’arrière-pays. Nous encourageo­ns toutes les initiative­s en faveur des énergies renouvelab­les.

L’affaire Thomas Cook a-t-elle impacté la croisière ?

C’est un gros opérateur au niveau mondial, nous allons tous souffrir un peu, au moins au début. Mais l’histoire l’a montré : chaque fois qu’un opérateur de cette envergure s’effondre, un autre prend la place. Cela prend du temps, il faut faire preuve de prudence, d’ailleurs je ne pense pas que Thomas Cook puisse disparaîtr­e complèteme­nt. Un autre défi que nous devons relever, c’est le Brexit.

La Grande-Bretagne représente le deuxième marché de la croisière, après l’Allemagne. Ces deux sujets seront également au centre de nos travaux.

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Sur  paquebots en chantier dans le monde,  % navigueron­t au gaz naturel. Lutte contre la pollution et défi du Brexit agitent les croisiéris­tes. (DR)

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