L’industrie de la croisière se donne rendez-vous à Antibes avec la e assemblée générale de MedCruise
Medcruise regroupe 130 ports. Son assemblée générale, à Antibes-Juan-les-Pins, regroupe plus de 150 professionnels de la croisière. Depuis hier et durant quatre jours sont évoqués l’actualité et les perspectives de développement d’un secteur majeur de l’économie touristique.
Trois chiffres pour en mesurer le poids. Dans la région Sud Provence-AlpesCôte d’Azur, cette activité draine 2,51 millions de passagers par an. Elle représente 430 millions d’euros en dépenses directes et induites. Et génère l’équivalent de 2 450 emplois.
, millions de touristes maritimes en Paca : la croisière pèse lourd ?
Oui, cette région est stratégiquement très importante. La côte méditerranéenne française représente une destination essentielle dans les itinéraires des navires. Dès , soit un an après la création de Medcruise, les ports de la Côte d’Azur ont adhéré à notre association, la première au niveau mondial. Pour notre assemblée générale, nous avons avec nous managers et titres internationaux de presse spécialisée dans le marché de la croisière. Cette semaine, la capitale mondiale de la croisière, c’est ici.
Chaque passager dépense en moyenne € à l’escale. Et même € au port de départ...
Dans un secteur fondamental pour l’économie de cette région, la croisière apporte des possibilités de diversification. Dans huit cas sur dix, le visiteur qui a eu la chance de passer une matinée ou une journée dans ce bel environnement, et qui en garde un souvenir favorable, revient dans le tourisme hôtelier. Il y a donc une vraie opportunité pour la destination.
% des croisiéristes sont satisfaits de leur escale…
C’est effectivement un chiffre sur lequel nous communiquons. J’ajoute que notre association mise beaucoup sur le tourisme écologique. Nous développons d’autres façons de visiter, en mettant l’accent sur un mode de déplacement vert ou sur la nourriture bio. Bien entendu, nous poussons aussi les compagnies à réduire les émissions des bateaux, notamment à quai.
Que faites-vous pour lutter contre la pollution ?
Sur les navires actuellement en chantier dans le monde, % fonctionneront au gaz naturel. Moins d’émissions au port, davantage d’écologie, aucun effet néfaste pour la population de nos destinations. Tout le monde fait de gros efforts pour réduire les rejets de soufre et de CO. Les paquebots déjà en circulation peuvent être équipés d’un système de filtration pour piéger les rejets et en assurer le traitement au port. Tout va dans le sens de la réduction de la pollution. Et c’est normal, puisque nous vivons de la beauté de nos destinations.
Le navire électrique, une autre voie sérieuse ?
Des batteries, oui, à condition d’avoir des outils suffisants à l’escale pour assurer la recharge et permettre aux bateaux de repartir.
D’autres tendances du côté des paquebots ?
Parmi les unités en construction, on trouve aussi navires luxe et ultraluxe. Pas plus de passagers, mais dans un contexte haut de gamme. C’est un mode de croisière adapté à des personnes pouvant dépenser plus d’argent, mais avec un service étoiles. Votre région sait parfaitement jouer cette carte.
La course à la capacité, c’est terminé ?
La Royal Caribbean construit un bateau pour passagers. Sachant qu’il faut compter en moyenne % de membres d’équipage, ce paquebot naviguera avec personnes environ à son bord. Mais les navires de ce type ne peuvent pas desservir tous les ports. Les infrastructures doivent être adaptées.
La Région Sud affecte millions à l’électrification des quais. Un bon point ?
Partout où il est possible de le faire, l’électrification des quais est la meilleure solution. À condition que l’électricité ne provienne pas d’une centrale brûlant du fioul lourd à quelques kilomètres de là. Il ne s’agit pas de délocaliser les émissions du centre-ville à l’arrière-pays. Nous encourageons toutes les initiatives en faveur des énergies renouvelables.
L’affaire Thomas Cook a-t-elle impacté la croisière ?
C’est un gros opérateur au niveau mondial, nous allons tous souffrir un peu, au moins au début. Mais l’histoire l’a montré : chaque fois qu’un opérateur de cette envergure s’effondre, un autre prend la place. Cela prend du temps, il faut faire preuve de prudence, d’ailleurs je ne pense pas que Thomas Cook puisse disparaître complètement. Un autre défi que nous devons relever, c’est le Brexit.
La Grande-Bretagne représente le deuxième marché de la croisière, après l’Allemagne. Ces deux sujets seront également au centre de nos travaux.