ORIANE, 14 ANS ET CHAMPIONNE DU MONDE D’ESCALADE
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Ce qui me plaît le plus, c’est le travail pour se préparer et l’ascension.
L’escalade, c’est ce sport qui consiste à grimper une paroi (naturelle ou non) en utilisant ses bras et surtout ses jambes. Oriane l’a découvert il y a un peu plus de six ans. Rencontre avec cette super grimpeuse qui vient de remporter deux médailles d’or aux championnats du monde. « Un entretien téléphonique demain ? Ça devrait être possible, mais entre 14 et 15 heures. Après, elle part à l’entraînement. » C’est depuis l’île de la Réunion (océan Indien) que Stefano Bertone, le papa d’Oriane, nous répond. Toute la famille y est installée depuis les 5 ans de la jeune fille. Avant cela, ils étaient à Nice. « Mon père est italien, ma mère métropolitaine [vient de France], originaire de Saint-Étienne [au sud-est de Lyon]. Mon père a rencontré ma mère à l’occasion d’un stage pour son travail. La région lui a plu et ma maman aussi », raconte Oriane.
Son papa est prof d’EPS (éducation physique et sportive), sa mère enseigne en maternelle et primaire. « Quand nous avions à peu près 7 ans, nos parents nous ont inscrits ma soeur jumelle Margot, mon frère Max et moi dans un centre aéré parce qu’ils ne pouvaient pas nous garder ce jour-là. Et il y avait une activité escalade. À la fin de la séance, le moniteur a demandé depuis quand nous en faisions parce que nous nous débrouillions bien. Quand mon père a répondu que c’était la première fois, il a dit qu’il fallait absolument nous inscrire dans un club. » À l’aise partout ! Pour la fratrie (ensemble des frères et soeurs d’une même famille), c’est le coup de foudre. « Nos parents ont découvert l’escalade en même temps que nous. Aujourd’hui, ce sont nos plus grands coachs ! »
Au début, les enfants grimpent ensemble. Ils font encore à peu près la même taille et peuvent progresser au même rythme. Mais très vite, les choses évoluent. Margot grandit d’un coup et atteint les 1,75 m quand Oriane se maintient à 1,60 m. L’ado se met à grimper des voies (le nom des parcours en escalade) de plus en plus difficiles. Sa spécialité, c’est le « bloc », quand on grimpe sans corde sur un rocher ou une structure de quelques mètres de haut. Même si elle est aussi à l’aise sur des voies plus grandes, où elle est assurée grâce à une corde, des mousquetons (anneaux métalliques) et un baudrier (harnais).
Dès 2015, elle entre dans le niveau 8, un stade très difficile (les voies sont cotées de 1 à 9 dans ce sport). À ce jour, elle compte 45 succès dans cette difficulté. Le 23 janvier 2018, elle ” réalise une super performance à Rocklands en Afrique du Sud : elle devient la plus jeune personne ayant réalisé un bloc de niveau 8B +.
Et ce n’est jamais fini. « Dès qu’un projet est terminé, avec mon père, on trouve un autre bloc à grimper », précise la sportive. Sans que ce soit pour autant une course pour être la meilleure. «Cequime plaît le plus, c’est le travail pour se préparer et l’ascension. En travaillant sur de nouveaux blocs, ça fait aussi avancer l’escalade. » Oriane rêve de JO Cet été, elle est devenue championne du monde d’escalade de « bloc » et de « difficulté » dans sa catégorie : les minimes. Une compétition qui se déroulait sur un site artificiel (qui n’est pas naturel) à Arco, en Italie.
Pour participer justement à toutes ces compétitions et grimper dans de nouveaux endroits (elle aimerait beaucoup se rendre dans le parc national de Yosemite aux États-Unis), Oriane suit des cours par correspondance (avec 17/20 de moyenne !). Et quand elle a un peu de temps libre, elle randonne avec sa famille ou ses amis. « J’aime bien cueillir les champignons et les fruits. Il m’arrive aussi de pêcher », ajoute-t-elle.
Oriane aimerait concourir aux jeux Olympiques de 2024. «Sijene deviens pas grimpeuse professionnelle, j’aimerais bien être kinésithérapeute – ostéopathe [qui prend soin du physique et du mental des sportifs] dans le sport. M’occuper d’une équipe. »