Monaco-Matin

Affaire Bygmalion : Sarkozy sera finalement jugé

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La Cour de cassation a confirmé définitive­ment, hier, le renvoi devant le tribunal correction­nel de Nicolas Sarkozy pour les dépenses excessives de sa campagne présidenti­elle de 2012 révélées par l’affaire Bygmalion.

Un an de prison et   € d’amende

La plus haute juridictio­n judiciaire a rejeté l’ultime recours de l’ancien chef de l’Etat pour échapper à un procès pour « financemen­t illégal de campagne électorale », un délit passible d’un an de prison et de 3 750 euros d’amende, ordonné en février 2017 par le juge d’instructio­n Serge Tournaire.

Treize autres protagonis­tes seront jugés dans cette affaire. Outre le recours de M. Sarkozy, la Cour de cassation a écarté les pourvois de sept autres prévenus contre l’arrêt de la chambre de l’instructio­n du 25 octobre 2018 qui avait confirmé leur renvoi en correction­nelle. Concrèteme­nt, Nicolas Sarkozy est poursuivi pour avoir dépassé le seuil de dépenses électorale­s de plus de 20 millions d’euros, en dépit des alertes des experts-comptables de la campagne en mars et avril 2012. Pour contester son renvoi, Nicolas Sarkozy avait brandi le principe du « non bis in idem », selon lequel une personne ne peut pas être sanctionné­e deux fois pour les mêmes faits. Il estime avoir déjà été sanctionné définitive­ment par le Conseil constituti­onnel en 2013, lorsque l’instance a confirmé le rejet de ses comptes pour ce dépassemen­t, qu’il avait dû rembourser. Cependant, cette sanction portait sur un dérapage de 363 615 euros, constaté avant la révélation au printemps 2014 d’un vaste système de fausses factures visant à maquiller l’emballemen­t des dépenses de ses meetings, organisés par l’agence Bygmalion. La défense de l’ancien président avait soulevé une question prioritair­e de constituti­onnalité, mais celle-ci a été rejetée le 17 mai.

Les « Sages » ont estimé que la sanction financière et la sanction pénale étaient de nature différente et protégeaie­nt des « intérêts sociaux » distincts.

Dans son arrêt de ce mardi, la Cour de cassation estime qu’il ne lui revient pas, à ce stade, de se prononcer sur les griefs de Nicolas Sarkozy et que c’est au tribunal correction­nel de les examiner. « C’est une déception car les critiques proposées étaient susceptibl­es d’être accueillie­s, mais en réalité la Cour de cassation n’y a pas répondu et laisse au tribunal le soin de le faire », a réagi Me Emmanuel Piwnica, avocat de M. Sarkozy.

« Une fois encore, le président Sarkozy n’est pas concerné pas les faits concernant Bygmalion, mais uniquement sur le dépassemen­t du plafond des dépenses », a-t-il observé.

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(Photo AFP) Nicolas Sarkozy a utilisé tous ses recours et doit désormais être jugé par le tribunal correction­nel.

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