L’anniversaire du régime chinois éclipsé par la violence à Hong Kong
La violence à Hong Kong a éclipsé, hier, les colossales célébrations du 70e anniversaire du régime communiste chinois, un manifestant ayant été pour la première fois blessé par un tir à balle réelle de la police dans l’ancienne colonie britannique. Alors que 15 000 soldats avaient défilé au pas de l’oie au coeur de Pékin, à 2 000 km au sud, les manifestants pro-démocratie ont défié à nouveau la police hongkongaise pour dénoncer l’emprise de la Chine sur le territoire autonome. Les contestataires avaient appelé à une « journée de chagrin » hier, également férié dans l’ancienne colonie britannique rendue à la Chine en 1997.
Des dizaines de milliers d’entre eux sont descendus dans les rues pour des manifestations interdites qui ont donné lieu à de nouveaux affrontements avec les forces de l’ordre. « Un policier a tiré avec son arme à feu après avoir été attaqué et un manifestant a été touché à la poitrine dans le quartier de Tsuen Wan », a indiqué une source policière.
Une porte-parole de l’Autorité hospitalière a affirmé que 15 personnes avaient été hospitalisées, dont une dans un état critique. Dans l’île de Hong Kong, des manifestants ont marché vers le bureau de représentation du gouvernement central, régulièrement la cible de la contestation. Ils ont jeté des oeufs sur un portrait du président chinois Xi Jinping et arraché de grandes affiches célébrant l’anniversaire du régime communiste, avant de les piétiner.
« Trois mois plus tard, nos cinq revendications ne sont toujours pas satisfaites. Nous devons poursuivre notre combat », a déclaré un manifestant, portant un masque. Trente ans tout juste après la répression sanglante du mouvement démocratique de la place Tiananmen à Pékin, qui avait donné un coup d’arrêt au développement économique chinois, nombre d’experts doutent cependant que le régime communiste prenne le risque d’une opération militaire dans un centre financier international comme Hong Kong.
L’Union europenne a appelé, hier, la « désescalade » et à la « retenue ».
A Pékin, les soldats, accompagnés de centaines de chars, missiles et avions de combat, ont défilé devant les plus hauts dirigeants du pays rassemblés au balcon de la porte Tiananmen, l’endroit même où Mao Tsétoung proclama la République populaire le 1er octobre 1949.
Missile nucléaire
« Rien ne peut ébranler les fondations de notre grande nation. Rien ne peut empêcher la nation et le peuple chinois d’aller de l’avant », a lancé le président Xi Jinping, habillé en costume Mao sombre.
La pointe de la technologie militaire chinoise a été exhibée, notamment le missile nucléaire intercontinental DF-41, qui a défilé pour la première fois. Cet engin, d’une portée supposée de 14 000 km, pourrait en théorie atteindre le territoire des Etats-Unis.